Alors même que vous regardez cette vidéo, il y a de grandes chances que votre corps soit irradié !… Et cela n’a rien à voir avec une quelconque catastrophe nucléaire : vous êtes exposé à de la radioactivité d’origine naturelle, principalement en provenance d’un gaz : le radon. « C’est la première cause d’exposition de l’homme à la radioactivité naturelle.» En effet, ce gaz nous expose davantage - que les minerais contenus dans le sol, - que les rayons cosmiques, qui nous atteignent surtout lors des voyages en avion, - et bien plus que les denrées alimentaires radioactives… comme les fruits de mer ! Issu de la désintégration de l’uranium et du radium, le radon se forme au cœur des roches riches en minerais radioactifs. « Et ce gaz, lui, il ne va pas rester dans les sols, il ne va pas rester dans les végétaux, il va sortir dans l’air.» Or le radon se désintègre lui-même en éléments solides : polonium, plomb et bismuth. Une fois inhalées, ces particules se déposent le long des voies respiratoires et provoquent leur irradiation. Selon des évaluations françaises, le radon serait la seconde cause de cancer du poumon, après le tabac… Mais y a-t-il des régions plus exposées que d’autres ? « Le radon, il va être extrêmement lié à la teneur en uranium dans les sols, et il se trouve qu’en France, on a pas mal d’uranium dans les sols dans certaines régions. Ces régions ce sont : le Massif central, les Vosges, le Massif armoricain, ce sont des structures géologiques anciennes, qui contiennent beaucoup d’uranium, tellement d'uranium qu’en France, on a fait des mines ! Ça veut bien dire qu'il y en a.» Depuis les années 80, des campagnes de mesures effectuées dans l’environnement, mais aussi chez les particuliers, ont montré que le radon a une forte propension… à se cacher dans les maisons ! « En fait ce radon, dans l’air, et bien il va rentrer dans les habitations, pour des gens qui habitent dans des maisons d’un à deux étages, où le radon va beaucoup plus s’infiltrer, surtout s’il y a des caves, et chez des gens qui vont finalement peu ventiler, et bien ce radon va suffisamment s’accumuler dans l’air intérieur pour qu’effectivement on atteigne des niveaux, des expositions potentielles de la population, et donc malheureusement, des cancers.» Même si les doses d’exposition demeurent parfaitement acceptables pour 95% des Français, l'Institut cherche à sensibiliser le grand public et à encourager les bonnes pratiques. Depuis ce début d’année, une application mobile est disponible, permettant à chacun de connaître son exposition à la radioactivité naturelle. « Les doses que vous allez calculer vont vous situer dans cette gamme de variabilité de la dose due à la radioactivité naturelle, mais cette gamme de dose due à la radioactivité naturelle ne pose pas de problème, puisque l’homme a toujours vécu avec. En revanche, si on est effectivement dans ce cas de figure : on a beaucoup de radon dans notre commune, on a une habitation de plain-pied, qui n’est pas bien ventilée, et que potentiellement cette exposition peut être plus élevée, et si on a un moyen de la réduire facilement par la ventilation, on ne va pas s'en priver ! » Seuls des appareils spécifiques permettent de mesurer la concentration réelle de radon dans un logement, et au-delà de 300 Bq/m3 d’air, certains aménagements simples peuvent réduire l’exposition, comme des travaux d’étanchéité ou de modification des systèmes de ventilation.