- Moi, c'est Clémentine - Moi, c'est Adrien - On est tous les deux passionnés d'aviation. - Et aussi de voyage ! - On a décidé de parcourir la planète... - Pour mieux la comprendre et essayer de nous rendre utiles. - Nous voilà donc embarqués dans un tour du monde en 14 mois, à bord de notre avion ultra-léger L'objectif : rencontrer des scientifiques aux quatre coins du globe, participer à leurs recherches sur le terrain et leur apporter un appui aérien. Aujourd'hui, nous nous rendons sur la côte ouest du Pérou. Nous allons prêter main forte à une équipe d'archéologues qui étudie un prestigieux site antique. Nous arrivons à 150 kilomètres au nord de Lima, la capitale péruvienne. Tout autour, les dunes de sable s'étendent à perte de vue. C'est ici, en plein cœur du désert, que se trouve l'objet de notre mission : le site archéologique de Caral-Supe. S'étendant sur plus de 600 hectares, ce lieu exceptionnel abrite les vestiges de la plus ancienne cité jamais découverte sur le continent américain. Des pyramides, des temples, des amphithéâtres construits, il y a plus de 5 000 ans. Soit bien avant l'émergence de la civilisation inca. Nous effectuons un premier repérage aux côtés d'un guide qui nous en révèle les nombreux trésors. - Caral, c'est une cité qui est absolument gigantesque, elle est dans la vallée de Supe. C'est regroupé en 20 sites différents, Caral en est le plus grand. Il y en a que 8 qui sont étudiés sur place. Caral serait donc la capitale de ces 8 sites gigantesques. Ce qu'on a compris aussi, c'est que cette cité est très ancienne, elle a existé de -3000 à -2000 av. J.-C. Elle a donc existé pendant 1000 ans. Les majestueuses pyramides de Caral sont de la même époque que celles de l’Égypte antique. Découvertes en 1994 par une équipe d'archéologues, elles ont apporté la preuve qu'une civilisation complexe, a vu le jour en Amérique en même temps qu'autour de la Méditerranée. Il est maintenant temps de débuter notre mission. Les archéologues responsables des fouilles de Caral, nous ont chargé de photographier le site depuis le ciel, pour en dresser une carte précise. Ce travail servira ensuite de base à une modélisation en 3D de la cité antique. - Alors, très bien, je vais faire des photos d'ensemble. Depuis le ciel, nous mesurerons encore mieux la majesté de Caral, récemment classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. - J'ai vu cet endroit, que j'ai vu sur les photos, mais il y en a partout, partout, c'est gigantesque ! Nous remarquons également que certains édifices sont encore enfouis, sous des monticules de terre. Caral ne semble pas encore avoir livré tous ses secrets. Alors que nous survolons maintenant une zone située à 1 kilomètre du site, derrière les montagnes, d'étranges traces sur le sol attirent notre attention. -Vas-y descend là ! Attends ! Mais si ! Il y a carrément un dessin, là, là là ! - Si, là! juste là ! regarde ! Prends-le en photo ! Cachés au milieu des dunes, on distingue des alignements de pierres. Il semble s'agir de géoglyphes, de grands motifs, tracés à même le sol, par les membres de certaines civilisations disparues. Les archéologues ne nous ont jamais mentionné leur existence. Ces dessins, ont-ils un intérêt archéologique ? Que signifient-t-ils ? Sont-ils aussi anciens que Caral ? Nous rentrons à la base, pressés d'obtenir des réponses à toutes ces questions. - Ce matin, on va commencer justement avec un coup de chance : on va avec Ruth Shady, qui est l'archéologue en chef de ce site qui est absolument monumental. Comme on a découvert des inscriptions, des géoglyphes, dans la pampa très proche de Caral, elle pense qu'il peut s'agir de traces qui viennent de la même époque. Une petite question : est-ce qu'on va être capables, du sol, de repérer l'endroit qu'on a vu et photographié depuis les airs ? Ça, c'est un petit peu l'inconnu. Mais on espère que oui. Sinon, on va passer pour des buses. Nous sommes stressés, mais excités en même temps. Nous avons peut-être découvert quelque chose d'important car plusieurs archéologues et un chaman nous accompagnent sur le site. Comme on le craignait, retrouver le géoglyphe depuis le sol, se révèle compliqué. - Il faut monter en haut, Clem ! Tu prends le petit chemin-là, et ensuite, à droite. Toutes les collines se ressemblent, nous n'avons aucun rocher, aucun arbre à l'horizon, nous permettant de nous repérer. Après plusieurs heures, nous finissons enfin par trouver ce que nous cherchons. Ce que l'on a aperçu depuis le ciel, se trouve maintenant à nos pieds. C'est incroyable ! La disposition des pierres semble mystique. Toute la magie du lieu devient palpable. Personne ne sait encore ce que ces géoglyphes signifient exactement. Mais Ruth Shady, l'archéologue responsable de Caral, se montre très enthousiaste. - Vous nous avez vraiment aidé, le vol que vous avez fait, nous a permis d'identifier ces géoglyphes, alors que nous ne les avions jamais repérés jusqu'à présent. Pourtant on a déjà arpenté de long en large la région. Grâce à votre contribution, nos équipes pourront, sans doute, mieux comprendre l'histoire de ces sociétés antiques particulièrement complexes. Donc merci ! Merci beaucoup ! - On se pose une seconde pour dire qu'on est méga contents parce que nos petits cailloux et les trucs qu'on a entraperçus depuis d'avion, en fait, c'est bien quelque chose de réel. - On a découvert un truc super ancien et super chouette. Et là, les archéologues sont en train de se demander si ce ne serait pas le fameux cimetière qu'ils n'avaient jamais trouvé parce que, jusqu'à présent, ils ne savent pas où sont rangés les morts. S'ils savaient, s'ils découvraient où sont rangés les morts, ça leur permettrait d'avoir énormément d'informations sur les gens qui habitaient à l'époque, à Caral. Là, ils pensent que, peut-être, ce serait la clé vers le cimetière de Caral. Il faudra sans doute étudier les lieux pendant de longs mois et organiser les fouilles avant de connaître la véritable histoire des géoglyphes. En attendant, comme pour fêter notre découverte, nous assistons à une cérémonie traditionnelle. Un événement organisé par les habitants pour célébrer le 18ème anniversaire de la mise au jour de Caral. Le rythme de ces chants mystiques résonne un peu comme le compte à rebours de notre départ. Demain, nous nous envolerons vers de nouvelles aventures. Nous espérons que notre prochaine escale sera aussi riche que celle effectuée sur ce site qui, j'en suis sûre, renferme encore bien des trésors.