C’est la plus ancienne relation décrite à ce jour entre un parasite et son hôte. Elle remonte à 512 millions d’années, peu après l’explosion cambrienne, un tournant majeur dans l’histoire de la vie sur Terre avec l’apparition d’organismes complexes qui sont les ancêtres de bien des groupes d’animaux actuels. La scène du crime : un paysage aquatique du Yunnan, en Chine. La victime, Neobolus wulongqingensis, est un brachiopode, c’est-à-dire un petit animal marin en forme de coquille assez proche de nos mollusques bivalves. Il existe aujourd’hui 450 espèces de brachiopodes, mais la Terre en a abrité plus de 12 000 espèces différentes aujourd’hui disparues. Quant à « l’agresseur », c’est un organisme en forme de tube incrusté à la surface de la coquille du brachiopode. L’équipe chinoise auteur de l’étude estime que ce parasite détournait la nourriture de son hôte à son propre profit. En effet, les brachiopodes parasités sont de plus petite taille, et donc sans doute moins bien nourris. En outre, les tubes incrustés s’orientent parallèlement aux courants d’alimentation de leur hôte. L’équipe estime toutefois que le détournement de nourriture était surtout indirect, les parasites augmentant les besoins énergétiques des organismes infectés. Il s’agit du premier exemple répertorié de kleptoparasitisme dans l’histoire animale. Et vu la quantité importante de brachiopodes fossiles parasités, les chercheurs estiment que ce phénomène devait être assez répandu dès la fin de l’explosion cambrienne.
Réalisation :
Barbara Vignaux
Production :
Universcience
Année de production :
2020
Durée :
1min55
Accessibilité :
sous-titres français