Le taret possède une solide réputation depuis des siècles dans le monde marin.
Véritable ravageur, ce mollusque bivalve s’est fait une spécialité de couler les navires, de miner les quais et autres digues en forant et dévorant le bois.
En 2006, dans les eaux d’une rivière de l’île Bohol aux Philippines, des chercheurs lui ont découvert un cousin. Cette créature dodue et blanchâtre, baptisée Lithoredo abatanica, était enfouie dans les berges calcaires de la rivière Abatan. Mais ce n’est que tout récemment que l’animal a pu être décrit scientifiquement.
Cette nouvelle espèce, qui mesure jusqu’à 10 cm, est bien différente de son cousin : elle ne se nourrit pas de bois, mais de roche. En grignotant et en ingérant ainsi le calcaire, elle creuse des galeries tout en rejetant du sable derrière elle.
L’animal possède une dentition parfaitement adapté à son régime : quelques dizaines de dents minuscules et trapues, idéales pour entamer la roche.
Mais la pierre étant par définition peu nutritive, où trouve-t-il de quoi se nourrir ?
Les chercheurs présument que le mollusque absorbe une partie des microalgues présentes dans l’eau. Par ailleurs, des bactéries symbiotiques installées dans ses branchies pourraient lui apporter une part conséquente de nutriments.
Son métabolisme recèle donc encore bien des mystères, mais ces fameuses bactéries symbiotiques intriguent fortement les chercheurs. Elles possèdent en effet des propriétés uniques qui pourraient être utilisées un jour en médecine humaine.
Réalisation :
Véronique Marsollier
Production :
Le blob, l'extra-média (Universcience)
Année de production :
2019
Durée :
1min52
Accessibilité :
sous-titres français