Bonjour à tous. Je voyage à travers le monde pour filmer les animaux en voie de disparition. Avec l'aide de scientifiques autour du globe, je cherche à trouver des solutions pour protéger ces animaux. Aujourd'hui, nous partons en Norvège à la rencontre du scientifique Patrick Miller, spécialiste de l'un des plus gros mammifères marins, le cachalot. Patrick Miller tente de mieux comprendre comment s'y prennent ces animaux pour assouvir leurs énormes besoins alimentaires. Il pense que la réussite repose sur des techniques de chasse très élaborées. La Norvège constitue un environnement très favorable pour ces animaux qui consomment plus d'une tonne de nourriture par jour. Les mâles cachalots sont vraiment très gros et nous pensons qu'ils grossissent pour impressionner les femelles, pour les séduire, et les encourager à se reproduire avec eux. En réalité, leur taille est presque exagérée. iIs doivent trouver tellement de nourriture, que cela devient un véritable défi pour eux de s'alimenter. Le système d'écholocalisation des cachalots produit des clics capables de se propager sur de très longues distances. En percevant l'écho que leurs proies renvoient de ces sons, les cachalots parviennent à les localiser et à les capturer avec une surprenante efficacité. Les principales proies des cachalots étant les calmars, des animaux à la structure très molle, leur écho est très faible. Pour permettre aux cachalots de les repérer, l'évolution les a dotés d'une série d'organes très perfectionnés, capables de produire des sons d'une très grande intensité. Chaque clic est produit par le claquement de deux membranes situées à l'avant du crâne. Patrick Miller utilise, lui aussi, des balises pour enregistrer ces fameux clics que produisent les animaux durant leur chasse dans les profondeurs. Ils peuvent compter sur les sons émis par ces animaux, pour les localiser. Les clics sont très puissants et se propagent très loin. On utilise un hydrophone, un micro que l'on place sous l'eau depuis le bateau, et on peut ainsi entendre les sons du cachalot jusqu'à 8 kilomètres de distance. Ok, j'entends un bourdonnement et de beaux clics On ne doit plus être très loin. Avançons encore d'un-demi mille pour la prochaine remontée. C'est grâce aux sons que nous connaissons la direction à prendre pour nous approcher du cachalot. Ainsi, au moment où il remonte à la surface, on est au bon endroit et on peut tenter de poser une balise sur lui. Les balises installées sur les cachalots permettent d'enregistrer plusieurs heures de sons et des centaines d'attaques. Une fois la balise installée, Patrick Miller et son équipe récupèrent une autre balise posée sur un cachalot quelques temps auparavant. De retour à quai, l'équipe va écouter attentivement ces sons. Grâce aux informations des balises, on s'est rendu compte que les cachalots commencent à émettre leurs clics dès le début de la plongée. Ils ont beau être encore à plusieurs kilomètres de leur nourriture, ils commencent déjà à chercher leurs proies en produisant des clics très intenses. Puis ils retournent à la surface et se reposent pour reprendre leur souffle avant de recommencer. Et ils reproduisent le même schéma, encore et encore tout au long de la journée. A part durant de très courtes périodes où ils se reposent et dorment. Ils passent peut-être seulement 7 à 10% de leur vie à ne rien faire, à part se reposer près de la surface sans bouger. Malheureusement, cette espèce est aujourd'hui menacée par l'activité des hommes en milieu marin, notamment la pollution sonore des bateaux et embarcations. Cette pollution dérange le cachalot, empêchant la communication entre les individus et perturbant la propagation des clics pendant les chasses. Cette pollution sonore, et différents autres facteurs, pourraient menacer la survie de l'espèce
Réalisation :
Eric Ellena , Nicolas Bazeille
Production :
French Connection Films, Les productions Megafun, France Télévisions, CNRS Images, avec la collaboration d'Universcience
Année de production :
2018
Durée :
4min41
Accessibilité :
sous-titres français