Faut-il de nouveau envoyer des humains sur la Lune ?
En 1969, la conquête de la Lune avait lieu dans un contexte de guerre froide entre les Etats Unis et la Russie. C'est plus tard que les scientifiques se sont vraiment intéressés à la Lune... Avec Francis Spiero, responsable de la stratégie au Cnes, et Athena Coustenis, astrophysicienne au CNRS.
Un épisode de la série "Versus".
Réalisation : Anthony Barthelemy
Production : Le blob, l'extra-média (Universcience)
Année de production : 2019
Durée : 20min40
Accessibilité : sous-titres français
Faut-il de nouveau envoyer des humains sur la Lune ?
VERSUS FAUT-TIL DE NOUVEAU ENVOYER DES HOMMES SUR LA LUNE ?
Je m'appelle François Spiero. Je travaille au CNES, l'agence spatiale française. Je pense que l'exploration humaine de la Lune est inéluctable. Le challenge, le grand défi, pour nous et pour tout le monde, ce sera de bien préparer ce retour humain sur la Lune, qui ne sera pas, comme à l'époque Apollo, d'y aller, de planter un drapeau et de retourner, mais qui sera d'y aller et d'y rester. Athena Coustenis Je m'appelle Athena Coustenis, je suis chercheur au CNRS et je suis présidente du Comité européen des sciences spatiales. En tant que scientifique, je pense qu'il est très important de continuer d'explorer notre satellite. Cinquante ans après les missions Apollo, je ne pense pas qu'il est importent d'envoyer des humains à ce stade. On a plein d'autres choses à faire avec des instruments et des robots. Je pense aussi qu'il faut préserver l'environnement unique de la Lune. RÉTRO Archives ???
Archives 1 C'est à Houston que maintenant l'impatience commence. On veut voir ces fameux échantillons ramenés par le géologue de service, Schmitt, que nous voyons ici monter dans l'hélicoptère.
Archives 2 Les pierres de Lune analysées ressemblèrent étrangement à des roches du Massif central. Alors : "À quoi bon avoir été si haut, à quoi bon avoir dépensé tant d'argent pour si peu de choses ?" se dirent les Américains, et ils se détournèrent de la Lune. Ils l'abandonnèrent aux Soviétiques qui se contentèrent d'y faire rouler des robots. C'est moins cher que l'homme.
Archives 3 La directive que je m'apprête à signer va recentrer le programme spatial américain sur l'exploration humaine. Cela constitue un pas important pour le retour des astronautes américains sur la Lune pour la première fois depuis 1972. Nous n'allons pas seulement planter notre drapeau et laisser nos empreintes, nous allons y établir les fondations d'une éventuelle mission vers Mars. Archives 4 L'engin chinois était devenu le premier à se poser en douceur sur la face cachée de la Lune. Une étape historique dans l'épopée de la conquête spatiale chinoise.
FAUT-IL DE NOUVEAU ENVOYER DES HUMAINS SUR LA LUNE Athena Coustenis Il est vrai qu'on a l'impression qu'il y a eu un moment où on a abandonné la Lune, où les gens n'y pensaient plus, y compris les scientifiques, les politiciens et tout ça. Personne ne pensait plus à la Lune. On avait tout vu, tout compris. Et je suis assez étonnée, ces derniers temps, on y revient. Bien sûr, les scientifiques ont trouvé... des nouvelles choses à chercher. Aux pôles, par exemple : chercher de l'eau, extraire du métal, essayer de mieux comprendre pourquoi la Lune et la Terre se sont formées de la façon dont on voit le système aujourd'hui. Il y a plein de questions scientifiques intéressantes qui sont revenues sur la table, mais on a l'impression qu'il y a une époque, une longue période pendant laquelle on ne voyait plus aucun intérêt à retourner sur la Lune. Et maintenant, il y a un renouveau d'intérêt. Je voudrais pas dire que c'est les politiciens qui ont remis la Lune sur le tapis, mais c'est aussi quelque chose qui vient des nouveaux pays émergents : la Chine, les autres. J'ai été vraiment impressionnée par la façon dont les Chinois ont réussi en si peu de temps à se mettre dans le bain, à aller se poser avec Chang'e 4 sur la face cachée de la Lune. Là, on a une nouvelle course, j'ai l'impression, vers la Lune. Sur le plan scientifique, en tout cas, nous on voit beaucoup de choses à continuer à faire pour notre satellite. François Spiero Alors, je rejoins tout à fait ce que vous dites. Effectivement, il faut replacer ce qui s'est passé il y a une cinquantaine d'années dans son contexte. Les missions Apollo qui étaient dans le cadre de la... guerre froide entre les États-Unis et l'Union soviétique, c'était pas tellement une aventure scientifique. C'était plus une aventure politique, stratégique entre les deux blocs et donc, qui a culminé avec les fameuses missions Apollo. Et ensuite, effectivement, une fois que les États-Unis avaient gagné, entre guillemets, la petite guerre... la petite guerre technologique pour aller vers la Lune, les Américains, mais d'autres aussi, se sont un peu désintéressés. Et puis, comme vous dites, petit à petit, on s'est intéressé davantage à la science de la Lune, d'où le fait qu'il y a quelques missions robotiques qui sont parties dans les dernières années, et de plus en plus. Et maintenant, on assiste à un autre aspect, qui est l'émergence de nouveaux acteurs. Vous y avez fait allusion. La Chine, mais aussi l'Inde, l'Europe qui se positionne sur certains angles. Et j'ajoute, outre les acteurs classiques gouvernementaux, les agences spatiales, pour parler clairement, vous avez toute une série de nouveaux acteurs du secteur privé. On parle des milliardaires américains, mais il y aussi des start-ups qui se lancent vers la Lune. Donc en résumé, aller sur la Lune aujourd'hui n'a rien à voir avec aller sur la Lune il y a cinquante ans. Le contexte est très différent. Athena Coustenis J'ai l'impression qu'aujourd'hui, on est plus structurés. C'est à dire que je vois un programme, par exemple l'Agence spatiale européenne, dans lequel on commence par des orbites terrestres basses. On va continuer en allant plus près de la Lune avec les orbites cislunaires. On va faire aussi installer... peut-être des stations spatiales un peu plus près de la Lune. Ensuite, aller se poser sur la Lune avec des robots, comme on le fait un petit peu aujourd'hui. Mais vous avez vu, par exemple, les Chinois ont regardé la face cachée de la Lune où on n’avait pas pu se poser auparavant. Et puis, peut-être par la suite, effectivement, envisager des bases ou des structures un petit peu plus permanentes avec des humains. François Spiero Alors justement, on disait tout à l'heure : l'exploration habitée de la Lune, les missions Apollo, c'était une autre époque, un autre contexte. Aujourd'hui, on est dans le contexte de la coopération entre États. Depuis une douzaine d'années, il existe un groupe international qui s'appelle l'ISEC... qui fédère les activités de la plupart des agences spatiales dans le monde, dont le CNES. Et nous travaillons tous ensemble pour établir ce que nous appelons une feuille de route d'exploration, une feuille de route globale. Comme vous le dites, Athena, dans cette feuille de route, qui de manière ultime, va conduire à l'homme sur Mars, Il y a toute une série d'étapes intermédiaires avec des missions robotiques, scientifiques vers la Lune, le sol lunaire, mais aussi en orbite autour de la Lune, du développement technologique dont on aura besoin si à long terme on veut avoir des bases humaines sur la Lune. Je pense au support vie, je pense à la contamination, je pense à plein de choses, qui soit dit en passant ont été testées en partie par la récente mission de Thomas Pasquet dans la station spatiale internationale. Voilà, donc l'idée est celle d'une approche graduelle : des activités terrestres en coopération internationale, vers des activités en orbite basse terrestre avec des expériences dans la station spatiale, et puis comme vous l'avez dit, la fameuse mini-station spatiale autour de la Lune, qui s'appelle le Gateway, qui est en cours de conception et in fine, l'homme sur la Lune. Athena Coustenis Alors moi, je voudrais être... mettre une note de caution ici, parce que pour moi ce qui est bien entendu le plus important, c'est la science qu'on récupère, dans un premier temps. Et puis ensuite, il faut pas oublier que quand on met en jeu des humains, des vies humaines, c'est toujours un danger multiplié par dix ou par cent par rapport à si on envoie des robots. Vous vous rappelez Challenger, par exemple. Quand on a perdu des gens dans Challenger, la recherche a pris un coup pendant deux ans aux États-Unis. Il faut aussi voir qu'il faut des conditions particulières pour une mission spatiale qui va quelque part avec des humains, pour transporter des humains. Donc moi je suis pour envoyer un maximum de robots, installer un maximum de plateformes, faire un maximum de choses depuis le sol aussi, sur Terre, parce qu'on arrive aujourd'hui avec les grands télescopes à faire beaucoup de choses, avant de décider de sauter l'étape et de dire : "Ça y est, là on envoie des humains". On l'a fait il y a cinquante ans. Mais dans une inconscience plutôt gaie, je dirais, parce qu'aujourd'hui on ferait pas pareil, vous êtes d'accord ? François Spiero Alors, je vous rejoins tout à fait, Athena. Il faut bien voir quels sont les objectifs. Je crois qu'on est tous d'accord, au-delà de vous et de moi, globalement dans la communauté spatiale ou scientifique française et même européenne, pour ne pas dire internationale : la priorité, c'est la science. Et encore une fois, je vous rejoins : pour faire de la science, les robots les satellites qui tournent autour de la Lune, les rovers qui se posent à la surface de la Lune font de l'excellent travail, et, soit dit en passant, la France, de tout temps, a été impliquée dans telle ou telle mission robotique et continuera à l'être à l'avenir. Donc on n'a certainement pas à rougir, loin de là. Ceci étant, on voit bien que... les uns ou les autres se positionnent pour, en plus des missions scientifiques, avoir de l'exploration habitée. Il y a des initiatives côté États-Unis, avec, on le disait tout à l'heure, certains milliardaires, mais aussi avec l'administration américaine actuelle qui a clairement affiché la couleur en disant : "Nous retournons sur la Lune et cette fois, ce n'est pas comme les missions Apollo : on y va, on laisse une empreinte on plante le drapeau américain et on rentre, ce qu'on dit joliment aux États-Unis, en anglais "flag and footprint". Là c'est : "On y va, on y reste." Donc il y a cette initiative américaine. Il y a... des initiatives du côté de l'Agence spatiale européenne. On parle du Moon Village. C'est un peu flou, le concept est pas très clair, il faut affiner tout ça, mais il y a quand même des idées. Les Japonais sont très en pointe, plutôt dans les missions robotiques, mais ils pensent aussi à l'habité. Idem pour les Chinois. Bref, on sent bien qu'il y a une sorte de mouvement depuis quelques années qui est en train de s'accélérer vers la Lune, à la fois en robotique, et je vous rejoins encore une fois, la robotique permet de faire d'excellentes missions scientifiques, mais aussi un volet habité qui est en complément, on va dire. RÉACTION « EN 2050, VOUS POURRIEZ AVOIR UN MILLIER DE PERSONNES SUR LA LUNE, ET PUIS ON POURRAIT ENVISAGER DE FAIRE VENIR LES FAMILLES. ET DANS QUELQUES DÉCENNIES, IL POURRAIT MÊME Y AVOIR DES NAISSANCES D’ENFANTS SUR LA LUNE » BERNARD FOING. EXPERT DU PROGRAMME "MOON VILLAGE" DE L’ESA. L’EXPRESS.FR, 2017 François Spiero Je voudrais faire un... une petite prospective sur la vie au quotidien sur la Lune dans quelques décennies. En fait, au CNES, depuis un peu plus d'un an maintenant, nous avons mis sur pied un groupe de réflexion sur, ouvrez les guillemets, "Vivre au quotidien dans l'espace", et en particulier "Vivre au quotidien dans de futures bases ou villages lunaires". Comment ça va se passer dans vingt, trente, quarante ans ? Eh bien, vous aurez des villages, comme vous avez des villages ou des villes sur Terre, mais évidemment, le contexte est différent. Je rappelle d'abord que la Lune n'a pas d'atmosphère, ce qui veut dire qu'on peut pas respirer comme on respire ici. Du fait qu'elle n'ait pas d'atmosphère, on est bombardé plein pot par des rayonnements quand même très nocifs. Donc comment se protéger des rayonnements ? Et puis, tout simplement : respirer. Des choses TOUTES simples auxquelles on ne pense même pas lorsqu’on est sur Terre. Comment va-t-on respirer ? Il n'y a pas d'oxygène. Comment va-t-on manger et boire ? Comment va-t-on dormir sachant que la gravité sur la Lune est un sixième la gravité terrestre ? Bref, si on se projette dans quelques décennies, à titre prospectif, en se disant : "Il y aura des villages, il y aura des habitations, il y aura des bases humaines". Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit et on n'a rien dit, puisqu'il y a mille questions qui se posent. Athena Coustenis Je pense que sans aller aussi loin que le fait de faire des villages sur la Lune, il faut d'abord voir que les premières personnes qui testeront cet environnement, ce seront les astronautes, parce que eux, ils ont appris comment faire toutes ces choses-là dans l'ISS par exemple ou dans les autres plateformes qu'on mettra en orbite. Cela dit, moi j'aime pas trop l'idée de milliers et de milliers de personnes sur la Lune qui s'installent, qui font des enfants, qui exploitent la Lune, notre satellite. Je pense qu'il faut faire attention. Il faut faire attention parce que notre satellite est une source d'informations primitives qu'on n'a pas sur Terre. Sur Terre, il y a eu l'érosion, il y a eu plein de choses. Il y a l'atmosphère, il y a eu la présence humaine qui ont fait qu'on a perdu des témoignages de l'époque primitive de la formation de notre planète et de savoir comment la vie a émergé. Tout ça, c'est lié quand même quelque part. Et sur la Lune, on a cette information. On a le moyen d'extraire cette information. Donc il faut pas aller tout de suite avec l'idée dans la tête : « On colonise ». Pour coloniser, il y a des endroits dans notre système solaire où moi je dirais que c'est plus agréable d'y aller, où il y a une atmosphère, comme vous dites, par exemple sur Titan. Ou d'autres endroit plus loin, pourquoi pas sur Mars. François Spiero Alors, une des pistes qui est à l'étude, c'est d'établir ces bases près du pôle sud de la Lune. Pourquoi près du pôle sud ? Parce que vous avez, au sommet des cratères proches du pôle sud, de la lumière éternelle. C'est les lois de la mécanique. La Lune qui tourne autour de la Terre, la Terre autour du soleil, etc. Quand on fait toutes les équations très compliquées, on se rend compte qu'au sommet des cratères vous avez de la lumière de manière quasiment permanente. Donc vous avez de l'énergie, une illumination dite "énergie". Vous avez au fond des cratères, au pôle sud, ça a été montré par plusieurs missions robotiques, vous avez de l'eau sous forme de glace. Alors, en quantité suffisante ou pas : point d'interrogation. Il faudra probablement, je vous rejoins à nouveau Athena, d'autres missions robotiques pour analyser tout ça, donc... Mais vous avez quand même de l'eau. Et, ça c'est pas spécifique au pôle sud, vous avez de l'oxygène captive dans les roches. Donc, près du pôle sud, vous avez de l'eau, de l'oxygène et une source d'énergie pérenne. Donc vous avez tous les ingrédients pour une base humaine solide et plus ou moins autonome. #VERSUS « PEUT-ON IMAGINE QUE LA LUNE APPARTIENNE UN JOUR À GOOGLE OU AMAZON ? » Athena Coustenis Moi ce qui m'inquiète beaucoup, c'est qu'effectivement, après, on commence à voir la Lune comme un objet tellement commun, qu'un beau jour on peut l'acheter, le vendre... le prêter à quelqu'un... que chacun puisse couper un morceau ou je sais pas, faire n'importe quoi avec la Lune, comme avec Mars d'ailleurs, parce que moi quand je pense Lune, je pense aussi Mars. C'est l'étape suivante, après la Lune, que ce soit pour des explorations robotiques ou humaines d'ailleurs. Et... à chaque fois, ça me fait très peur quand les gens ne voient pas l'originalité, l'unicité de chacun de ces objets. Et puis un jour, est-ce que la Lune va appartenir à quelqu'un ? À un moment donné, on se posait la question il y a quelques années, il y a beaucoup d'années : est-ce que la Lune appartient aux Soviétiques ou aux Américains ? Est-ce qu'un jour, la Lune va appartenir à une grande entreprise parce qu'ils ont beaucoup d'argent et qu'ils se seront installés par la voie commerciale dont vous parliez tout à l'heure, François ? Est-ce qu'à ce moment là, ils possèdent la Lune ? Est-ce qu'ils possèdent des terrains ? Parce que si on envoie des gens qui s'installent, qu'on fait des bases, il faut venir avec les moyens qui vont avec, les moyens nécessaires. Et qui va payer ? Si c'est un domaine commercial, à ce moment-là, est-ce que ce sera Google ou Amazon, ou est-ce que ce sera les Russes ou les Américains ? Est-ce qu'on va vendre des terrains pour installer le Moon Village de l'Agence spatiale européenne ou installer des milliardaires qui auront fait le vol ? Donc moi je pense qu'il faut quand même préserver... la dimension "ça n'appartient à personne", zone neutre. Tout le système solaire devrait avoir la possibilité... Et c'est ça la politique de la protection planétaire du COSPAR que je défends : tout le système solaire ne doit appartenir à personne. On est là pour faciliter l'exploration et absolument empêcher que des gens viennent contaminer, posséder les objets qu'on y trouve. François Spiero Alors effectivement, je rejoins partiellement ce que vous dites Athena, et je vais donner un autre angle de lecture de cette question très fondamentale. Vous avez la lecture juridique. Il existe depuis fort longtemps un traité des Nations Unies sur le fait, comme vous le dites Athena, que l'espace, et donc en particulier la Lune, n'appartient à personne, ou appartient à tout le monde, c'est comme on veut. Et donc personne ne peut venir, poser son petit drapeau mettre une clôture et dire : "C'est à moi". Ça, c'est une première approche. Il y a une deuxième approche, je dirais un peu plus réaliste, qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas, qui est l'approche de la Station spatiale internationale. C'est à dire que vous avez quinze pays, qui pendant des années et des années ont sorti leur porte-monnaie pour d'abord construire et ensuite opérer l'ISS, la Station spatiale internationale. Et donc même si c'est un laboratoire, une facilité pour l'humanité dans son ensemble, dans la réalité, c'est quand même plus les pays qui payent qui en sont, alors peut-être pas propriétaires, mais qui en sont les bénéficiaires. Et en fait, il y a toute une école de pensée, et moi qui anime un petit peu une réflexion prospective sur ces... ces affaires à moyen-long terme... Il y a une école de pensée qui émerge en France, en Europe, un peu partout, qui est de dire : la Lune, petit à petit, va faire partie de l'écosystème humain, que l'humanité ne va plus être uniquement terrestre, mais elle va être "Terre + Lune". Et puis, vous le mentionniez tout à l'heure, Athena, un beau jour, il y aura Mars, et peut-être d'autres destinations. On verra plus tard. Athena Coustenis Je dirais même que c'est la Terre, plus tout le système solaire. Pas que la Lune et Mars. On fait partie d'un voisinage, le système solaire, on fait partie intégrante de notre système solaire, de notre galaxie et notre univers. François Spiero Tout à fait. Et... de ce fait là, on voit de plus en plus d'acteurs privés. On parlait de milliardaires tout à l'heure. On parlait de Google, d'Amazon et de quelques autres. Mais n'oublions pas les start-ups. qu'à l'heure où nous parlons, il y a une sonde israélienne robotique, financée par des fonds privés de start-ups, qui est en chemin pour aller vers la Lune. Donc, tout ça pour dire que petit à petit... Il continuera à y avoir des acteurs publics, comme les agences spatiales, comme le milieu de la recherche, et qui continueront à jouer un rôle fondamental, mais il y aura des start-ups, il y aura des grands groupes. Et au final, à titre personnel, je pense que la Lune, ce sera un petit peu un espace partagé. Athena Coustenis Il faut y retourner en tout cas.
Réalisation : Anthony Barthelemy
Production : Le blob, l'extra-média (Universcience)
Année de production : 2019
Durée : 20min40
Accessibilité : sous-titres français