Episode 3
Comment l’Homme se détraque
Commentaires en voix-off en jaune
00’00
Générique 3D
Dans la cellule, au cœur du noyau, le chromosome est constitué d’un long fil d’ADN.
Ce fil supporte les quelques dizaines de milliers de gènes qui composent la carte d’identité de notre espèce.
Mais la vie nécessite un choix parmi ces gènes, une lecture épigénétique sélective qui accompagne chacune de nos cellules, de la première, le zygote, jusqu’à notre mort.
00’31
Plastiline
La machinerie humaine est merveilleusement réglée. Mais encore faut-il bien l'entretenir. Un environnement nocif, une surchauffe et le mécanisme finit par se détraquer. Les rouages épigénétiques peuvent même complètement s'affoler. Ouvrons le moteur pour mieux comprendre comment l'homme se détraque.
00’48
Titre
Comment l’Homme se détraque
00’53
Intro
Jonathan Weitzman
Donc dans le noyau de chaque cellule, il y a l'ADN, le matériau génétique et chaque division cellulaire il faut que la cellule fait une copie intègre, parfait, identique du génome : 3 milliards de lettres, donc imaginez-vous copier A G C T 3 milliards de fois, y aura, inévitablement, y aura des erreurs.
Donc la cellule elle a une capacité de repérer les erreurs et de les corriger.
01’21
En plus de ça avec l’âge, on interagit tous les jours avec l’environnement et dans l’environnement, y’a des choses qui vont laisser une trace sur le génome, donc les choses néfastes comme les UV, la radiation du soleil, la tabac, mais aussi les choses bien, la nourriture, et tout ça va laisser une trace sur le génome, et l’accumulation des mutations génétiques et l’impact épigénétique de l’environnement, tous les deux peuvent contribuer ensemble au détraquage, à une perte de la régulation de la division cellulaire, et donc une perte de contrôle, et donc une cellule tumorale peut être vue comme une cellule qui a perdu le contrôle de la division cellulaire.
02’13
Commentaire / schéma
Une cellule cancéreuse, on dit aussi tumorale – qui produit une tumeur – prolifère car elle devient immortelle. En prenant à son profit le contrôle de machines ADN, elle change la destinée des cellules d'un organe.
02’25
J. Weitzman laboratoire
Nous sommes l'équipe de plasticité des phénotypes cellulaires au sein de l'unité épigénétique et destin cellulaire sur le campus de université de Paris Diderot.
02’42
Arnaud Laboratoire
Nous travaillons donc sur euh des facteurs épigénétiques qui ont une influence sur le cancer,
et notamment donc sur des cellules bovines qui peuvent être infectées par un parasite intracellulaire, celui-ci induisant des marques épigénétiques qui vont permettre de sur-exprimer des protéines qui ont une influence sur le cancer.
03’04
Ce cancer donc est réversible, une fois que nous enlevons ce parasite intracellulaire il n'y a plus de cancer.
03’12
Commentaire / Schéma
Arnaud introduit le gène Smyd 3 dans des cellules humaines de foie. Grâce à son capteur d’ADN, Smyd 3 vient marquer un gène responsable du cancer. En utilisant un transporteur d’ADN, Arnaud va pouvoir activer ou réprimer l’expression de Smyd 3 et ainsi comprendre les facteurs épigénétiques de ce cancer.
03’29
Arnaud
Je pourrais réaliser donc une expérience dans laquelle je vais intégrer un vecteur, donc de l'ADN qui possède des répresseurs ou des activateurs de la transcription de SMYD 3, spécifiques donc à la protéine que j'étudie, et qui vont me permettre d'étudier les différentes formes de cette protéine après activation ou répression de SMYD 3.
03’52
Commentaire
Grâce à SMYD 3, qui a déposé une marque épigénétique sur l’ADN, Arnaud repère le gène surexprimé qui peut induire un cancer.
03’59
J. Weitzman conlusion
Dans les changements particuliers, spécifiques, qui nous intéressent dans notre laboratoire, sont la méthylation dans les protéines et la méthylation de l’ADN, donc ces petits changements chimiques qui peut changer cette interprétation du génome. Et donc ce qu’on étudie dans le laboratoire, c’est des enzymes, des des protéines, des machines, qui sont capables de mettre et d’enlever ces marques épigénétiques de méthylation.
04’25
Commentaire
Si certains cancers sont épigénétiques, pourrait-on alors inverser leur progression?
04’29
J. Weitzman
Et donc c'est ça qui donne l'espoir : c'est que les changement génétiques dans le génome peut pas être changer mais peut-être on peut trouver les médicaments qui vont empêcher ces modifications épigénétiques ou les réverser pour ré-établir la contrôle de la prolifération cellulaire.
04’48
Commentaire / Conclusion
Nous n'avons pas la machinerie cellulaire parfaite du rat taupe, ou de certains requins. Les profils épigénétiques de nos cellules peuvent se dégrader entrainant certaines maladies, dont le cancer. Notre environnement joue certainement un rôle dans ces perturbations épigénétiques.
05’05
Générique de fin