Jacques Robert, maître de conférences.
-Je m'appelle Jacques Robert.
Je suis maître de conférences.
J'enseigne la nutrition à AgroSup Dijon, une école qui forme des ingénieurs en agronomie et en agroalimentaire.
J'effectue mes recherches au sein du centre "Lipides, Nutrition, Cancer" de l'Inserm, et je m'intéresse aux mécanismes impliqués dans la mise en place de certaines maladies métaboliques.
L'obésité et le diabète de type 2 sont des maladies qui augmentent de façon inquiétante sur la planète.
Il y aurait, selon l'OMS, environ 1,6 milliard d'individus en surpoids, dont 400 millions d'obèses.
La définition de l'obésité est une accumulation excessive de tissus adipeux, c'est-à-dire de masse grasse, ayant des conséquences néfastes pour la santé.
Les causes de ces maladies sont multifactorielles et compliquées.
Elles résultent de facteurs génétiques et environnementaux, mais sont toujours la conséquence d'un déséquilibre de la balance énergétique : les apports représentés par l'alimentation sont supérieurs aux dépenses représentées par l'activité physique.
Depuis le milieu des années 2000, un nouvel axe de recherche prometteur a été découvert : il s'agit du microbiote intestinal, qu'on appelait il y a peu de temps la flore intestinale.
Ce microbiote intestinal est composé de plus de 100 000 milliards de bactéries.
Ses fonctions peuvent avoir des répercussions dans le fonctionnement normal du corps ou lors de maladies, comme l'obésité.
De façon simplifiée, il existe deux théories pouvant expliquer les effets de ce microbiote sur la prise de poids.
La théorie énergétique : certaines bactéries de ce microbiote auraient une plus grande capacité à dégrader des molécules que nous ne sommes pas capables de digérer, par exemple des sucres complexes.
La théorie inflammatoire, elle, représente un axe de recherche sur lequel nous travaillons.
Nous étudions le rôle de certaines molécules pro-inflammatoires présentes à la surface de ces bactéries.
Ces molécules sont les lipopolysaccharides ou LPS.
Par des mécanismes non-élucidés, il semblerait que ces molécules puissent être en lien avec l'obésité.
Comment ces LPS pourraient être impliquées dans la mise en place de l'obésité ?
On essaie de le découvrir.
Nous venons de montrer que lors d'une ingestion de sucre, ces molécules de LPS pouvaient, chez l'animal, augmenter la sécrétion d'insuline, une substance qui va réduire le taux de sucre dans le sang.
On essaie de comprendre comment ça peut avoir des répercussions sur le fonctionnement de l'organisme.
Les recherches menées sur ce microbiote intestinal nous dévoilent peu à peu son rôle dans le fonctionnement de l'organisme et constituent un espoir de traitement pour combattre l'obésité.