Pierre-Henri Gouyon Biologiste Muséum national d'histoire naturelle
-La sélection naturelle favorise les organismes les plus aptes à vivre dans un environnement donné.
Et il faut que les caractéristiques de ces individus soient transmises à leurs descendants.
Donc il faut que, dans la population, il y ait des variations, sinon il ne peut pas y avoir de sélection.
Ces variations doivent être transmissibles aux descendants, donc être des variations génétiques.
La sélection naturelle ne peut fonctionner que si tous les individus sont différents génétiquement, enfin, largement différents génétiquement.
Il faut donc qu'il y ait un moteur qui fabrique de la diversité.
Ce moteur a deux composantes.
D'une part, la mutation qui fait constamment que, lorsque l'information génétique se reproduit, souvent, une des copies n'est pas comme celles de départ.
Je dis "souvent" parce que pour chaque gène, la probabilité est d'un millionième par copie.
Il y a beaucoup de copies car notre organisme compte beaucoup de cellules, donc il y a des mutations.
Il y a beaucoup de gènes aussi, on en a plus de 20 000 dans notre génome.
20 000 gènes qui se reproduisent, ça entraîne des mutations.
Donc en réalité, il y a cette mutation qui fabrique de la diversité.
De plus, la recombinaison et le sexe, en permettant à différents génomes de se rencontrer et de se brasser, refabriquent des formes nouvelles.
On a, dans les populations, une diversité génétique due à la mutation et à la recombinaison qui va donner prise à la sélection pour trier les meilleures combinaisons.