"2101, sciences et fiction"
"Météorites de Mars"
Pierre Thomas, géologue (ENS-Lyon / UCBL).
-Pour un géologue qui a bien regardé les cailloux, il en a vu une classe spéciale, on appelle ça les météorites SNC.
Comment une météorite nous vient dessus ?
Il y a deux cas possibles, qui sont indiscutés et indiscutables.
La majorité vient d'astéroïdes qui ne tournent pas tout à fait en rond entre Mars et Jupiter.
Ils se rentrent dedans, ça se casse en morceaux, et on en reçoit, en simplifiant beaucoup.
La 2e classe de météorites dont on est sûrs de la provenance dans les années 1970, 1975, venaient de la Lune.
On pouvait comparer ces météorites à des morceaux de Lune, on voyait que c'était de la Lune.
Comment arrivent-ils sur Terre ?
Une grosse météorite tombe sur la Lune, des débris partent, certains tombent sur la Terre.
Ces météorites SNC, qui sont des roches volcaniques, avaient dû être extraites d'un corps parent par une chute de météorite qui a fait jaillir des débris.
Ce corps parent avait des volcans actifs, il y a 1 à 2 milliards d'années.
"Composition : (Mg, Fe, Ca)₂(SiO₃)₂ ((Si,Al)₂O₆)(Ca,Mg,Fe,T,Al)₂"
"Origine : planète Mars, cratère Mojave.
Âge : 4 milliards d'années.
Poids : 120 grammes"
La Terre, on aurait reconnu.
Vénus, ce n'est pas exclu, mais la gravité de Vénus étant très forte, enfin comme la Terre, avec une grosse atmosphère, c'est beaucoup plus difficile de faire sortir un morceau de Vénus qu'un morceau de Mars.
Quand à Io, juste à côté de Jupiter et à cause de sa grosse gravité, c'est aussi difficile de faire partir un morceau de Io comme ça.
Donc, le plus facile, c'était Mars.
Par défaut, on s'était dit que ces météorites devaient venir de Mars.
Les études géochimiques montraient qu'elles venaient du même corps.
Quand une météorite tombe sur la Terre, plein de débris partent.
La majorité retombe, certains s'en vont.
Dans ces débris, il y a plein de fentes, de cassures, et des fois, ça a tellement chauffé qu'elles sont à moitié fondues.
Quand on retrouve la météorite, on voit des veines de verre, qui sont un peu fondues mais solides.
Si une météorite tombe sur la Terre, des morceaux un peu fondus partent.
Pour partir, ils traverseraient d'abord l'atmosphère.
En traversant l'atmosphère, ils pourraient capter des gaz de l'atmosphère, même chose sur Mars ou Vénus, une atmosphère.
Il y a une des météorites SNC où on a trouvé des veines de verre qui contenaient de petites bulles de gaz.
On les a analysées, on a comparé avec l'atmosphère de la Terre, pour montrer qu'elles ne venaient pas de notre atmosphère, de Vénus et de Mars.
Ce n'était ni la Terre ni Vénus, mais c'était celle de Mars.
Au moins une météorite, à moins d'un hasard extraordinaire, vient de Mars.
Comme on a démontré qu'elles venaient du même corps, elles viennent de Mars.
2101, sciences et fiction
Conception et réalisation : Patrick Chiuzzi
Avec la voix de Johanna Rousset
Avec la participation de Pierre Thomas, laboratoire de géologie de Lyon (ENS-Lyon / Université Claude Bernard Lyon I)
Images bande dessinée 2101 : Guillaume Chaudieu
Développeur : Thomas Goguelin
Image et son : Patrick Chiuzzi et Robin Chiuzzi
Enregistrement voix : Studio Ghümes
Musique : Ludovic Sagnier
Montage : Yann Brigant
Images additionnelles
ESO
Artist’s Impression of Asteroid (25143) Itokawa
JAXA, ESO / L. Calçada, M. Kornmesser / Nick Risinger (skysurvey.org)
Mars in 4K – NASA / M. Kornmesser / Music : Johan B. Monell (www.johanmonell.com)
Shutterstock
Chromatiques
Producteur : Patrick Chiuzzi
Assistante réalisateur : Cécile Taillandier
Assistante de production : Élodie Henry
Images additionnelles : Shutterstock, archives Chromatiques
Universcience
Rédaction en chef : Isabelle Bousquet
Production : Isabelle Péricard
Responsable des programmes : Alain Labouze
Avec la participation d’Amcsti
Remerciements : Eloïse Bertrand, Alice Chiuzzi, Agate Chiuzzi, Delphine Boju, Romain Mascagni, Mathieu Gayon
Avec le soutien d’Investissements d’Avenir et la participation du Centre National de la Cinématographie et de l’image animée
© C Productions Chromatiques / Universcience / Centre de recherche astrophysique de Lyon / 2016