Une mission japonaise annoncée vers les deux satellites naturels de Mars
Publié le - par Bernard Nomblot
Une nouvelle étape vient d’être franchie dans l’exploration martienne. Le 19 février, l’agence spatiale japonaise Jaxa annonçait en effet que le projet MMX entrait en développement. Objectif : partir à la rencontre des deux satellites de Mars, à savoir Phobos et Deimos.
Phobos et Deimos sont de petits corps irréguliers très sombres qui ressemblent à des astéroïdes. Leurs orbites – situées dans le plan équatorial et à faible distance de la planète – incitent à croire qu’ils se sont formés en même temps que la planète rouge.
L’idée d’explorer ces deux minuscules corps est aussi ancienne que l’exploration spatiale, mais jusqu’à présent, aucune mission n’avait permis de s’y poser. La mission MMX (pour Martian Moons Exploration) est étudiée par la Jaxa depuis les années 2010, et le projet a été rejoint en 2017 par la Nasa, le Cnes, et l’agence spatiale allemande (DLR).
Ambitieuse, la mission s’appuie en grande partie sur l’expérience acquise par le Japon lors des missions Hayabusa 1 et 2. Il s’agira d’envoyer vers Mars un engin de quatre tonnes comprenant trois module de croisière, d’atterrissage – afin de prélever un échantillon de sol – et de retour vers la Terre, ainsi qu’une petite astromobile fournie par les agences spatiales allemande et française.
La sonde devrait décoller en septembre 2024, lancée par le nouveau lanceur japonais H3. Elle se satellisera autour de Mars en août 2025 et étudiera les satellites durant 34 mois. La sonde réalisera une cartographie minéralogique complète de Phobos et partielle de Deimos. L’atterrisseur doit se poser à deux reprises sur Phobos, prélever plusieurs dizaines de grammes de sol et déposer l’astromobile, équipée de caméras et de spectromètres pour l’exploration in situ de la lune martienne.
C’est en août 2028 que la sonde prendrait le chemin du retour. L’arrivée des échantillons sur Terre est prévue pour juillet 2029. Il s’agit là d’une mission très ambitieuse et seul le Japon a pour l’instant les moyens et les connaissances pour réaliser cette exploration.