Covid-19 : la propagation se poursuit dans le monde
Publié le - par le blob avec l’AFP
Le coronavirus se propage désormais bien au-delà de la Chine, l’Arabie saoudite décidant de suspendre l’entrée des pèlerins, même si le président Donald Trump assure que les États-Unis sont capables d’éviter une épidémie à grande échelle.
Si la Chine était jusqu’à peu l’unique foyer mondial de coronavirus, le risque s’est démultiplié avec l’émergence de nouveaux pays-sources comme la Corée du Sud, l’Italie et l’Iran.
Désormais, le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 enregistrés hors du territoire chinois dépasse ceux recensés en Chine, où le virus est apparu en décembre, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Plus de 78 000 personnes ont jusqu’ici été contaminées en Chine, dont 2744 mortellement. Le coronavirus touche également des dizaines d’autres pays, où le bilan est de quelque 3600 contaminations et plus de 50 morts.
Relativement épargnés jusqu’ici avec 15 cas détectés, les États-Unis sont prêts à répondre à l’épidémie à « une échelle beaucoup plus grande », a assuré mercredi Donald Trump. « Il y a une chance que ça empire, une chance que ça empire de façon significative (...) Mais rien n’est inévitable », a-t-il souligné.
Donald Trump a évoqué la possibilité d’imposer « en temps voulu » des restrictions aux voyageurs en provenance d’Italie (plus de 400 cas, 12 morts) et de Corée du Sud (près de 1 600 contaminations, 12 décès), le pays asiatique étant le principal foyer de la maladie hors de Chine.
Quarantaine à Pékin
Les États-Unis imposent déjà une interdiction d’entrée aux ressortissants étrangers s’étant rendus en Chine au cours des deux dernières semaines.
Dans le but de prévenir l’arrivée de l’épidémie de Covid-19, l’Arabie saoudite a de son côté suspendu « temporairement » l’entrée sur son territoire des pèlerins se rendant à La Mecque.
Même la Chine, qui confine plus de 50 millions de personnes dans la province du Hubei (centre), épicentre de l’épidémie, s’inquiète désormais de cas « importés » d’autres pays.
La ville de Pékin a ainsi annoncé mercredi que les personnes arrivant en provenance d’États « gravement touchés » par le coronavirus devraient désormais se placer en quarantaine pendant 14 jours.
L’épidémie semble avoir atteint un pic en Chine, où le nombre de nouveaux décès quotidiens continue à chuter. Les autorités ont annoncé jeudi seulement 29 morts supplémentaires, un chiffre au plus bas depuis près d’un mois.
Mais d’autres pays inspirent davantage d’inquiétude. Avec notamment l’Italie, qui apparaît de plus en plus comme une plateforme de diffusion du Covid-19.
Le virus est ainsi arrivé en Amérique latine, épargnée jusqu’à présent, y entrant par le Brésil via... un Brésilien de retour d’Italie. La Grèce, la Croatie, l’Autriche et l’Allemagne ont toutes fait état de personnes contaminées après un séjour dans la péninsule.
Cantine fermée
De nombreux États européens ont renforcé leur dispositif de prévention et conseillent à leurs citoyens de ne pas se rendre dans les régions italiennes touchées.
Face au risque de contagion, le gouvernement italien a pris des mesures draconiennes, dont la mise en quarantaine de 11 communes du Nord, poumon économique du pays. Les entreprises ont dû s’adapter, en développant notamment le télétravail.
« Nous avons fermé notre salle de sports et la cantine, les gens ne peuvent pas manger face à face », a expliqué à l’AFP le PDG d’une entreprise lombarde de robinetterie, Aldo Bonomi.
« Le problème, c’est l’économie. On voit les chiffres, cette crise est en train de mettre le pays à genoux », s’inquiète Daniele Vaccari, un jeune pâtissier de Secugnago, un petit village du Nord.
D’autres profitent de la crise : masques et gels désinfectants se vendent à prix d’or dans la péninsule, ce qui a conduit la police à saisir documents et données informatiques chez les sites de commerce en ligne Amazon et eBay.
Rumeurs alarmistes
Effet collatéral de l’épidémie, le match de rugby du Tournoi des six nations entre l’Irlande et l’Italie, prévu le 7 mars à Dublin, a été reporté.
Ailleurs en Europe, de nombreux pays comme la Suisse, la Norvège, le Danemark, la Roumanie, ou la Macédoine du Nord sont désormais touchés. La France a annoncé mercredi son premier mort français, un homme qui n’avait pas voyagé dans une zone à risque.
L’Afrique elle non plus n’est pas épargnée. Un Italien arrivé le 17 février en Algérie est devenu la deuxième personne infectée du continent, après un premier cas en Egypte.
En Corée du Sud, le bilan s’élève à 1 595 personnes touchées, après l’annonce de 334 nouveaux cas jeudi, dont un soldat américain. Washington et Séoul ont reporté des exercices militaires conjoints.
En Iran, le bilan est monté à 19 morts et 139 cas, le plus lourd en termes de décès hors de Chine. Signe de tension, 24 personnes accusées d’avoir répandu en ligne des « rumeurs alarmistes » sur la propagation du coronavirus ont été arrêtées.