Le constructeur automobile Tesla va dévoiler ce soir dans les studios de cinéma Warner à Los Angeles sa dernière création : un robotaxi, qui va devoir surmonter obstacles techniques et réglementaires avant de pouvoir embarquer ses premiers clients.

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Un taxi électrique sans chauffeur de Waymo (Google), à Los Angeles le 14 mars 2024 © Getty images North America /AFP/Archives Mario Tama

Ce taxi électrique sans conducteur, qui devrait s'appeler Cybercab, doit être présenté lors d'un événement intitulé "We, Robot" — en hommage à l’œuvre "I, Robot" d'Isaac Asimov — et diffusé en direct sur internet à partir de 19h00, heure locale (04h00 heure française, vendredi 11 octobre).

Les experts attendent aussi des annonces sur d'autres projets, comme la voiture électrique à bas coût Model 2 — autour de 25 000 dollars, attendue en 2025. Rien n'a filtré sur cette présentation digne d' « entrer dans les livres d'histoire », selon un message sibyllin posté le 25 septembre sur X par Elon Musk, patron de Tesla et du réseau social.

Annoncée par le milliardaire pour le 8 août, elle a été repoussée à aujourd’hui car il avait demandé ce qu'il pensait « être un important changement de design à l'avant et le temps supplémentaire [leur] permet de dévoiler quelques autres petites choses ».

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Un port de recharge de véhicule électrique de Tesla, à Austin (Texas) le 16 septembre 2024 © Getty images North America /AFP/Archives Brandon Bell

Le groupe a confirmé mercredi 09 octobre matin sur X l'horaire, mais toujours pas le lieu. Ce dernier a été identifié par des observateurs ayant aperçu des camions de Tesla aux studios et pris en photo un véhicule emballé dans un revêtement jaune vif, vu comme un camouflage du robotaxi.

Pour certains, il est inspiré de la berline Model 3 de Tesla, sortie en 2017, mais, pour d'autres, du pick-up Cybertruck dont les livraisons ont commencé fin 2023 après plusieurs années de retard. Pour d'autres encore, ce serait un mariage des deux.

« Elon Musk parle de l'imminence de la disponibilité des voitures autonomes depuis plus d'une décennie », commente Paul Miller, analyste chez Forrester. « Nous n'en sommes pas encore là », relève-t-il.

Confiance

« Son entreprise et les autres travaillent dur pour améliorer les technologies nécessaires pour transformer les projets pilotes actuels en quelque chose que nous pourrons tous regarder et même utiliser dans notre vie quotidienne, en toute confiance », poursuit-il.

Tesla affiche plusieurs années de retard sur Waymo de Google (Alphabet) et Cruise du géant automobile General Motors (GM), qui circulent depuis 2021.

Waymo dispose de plus de 700 robotaxis — des Jaguar blanches —, dont 300 à San Francisco, mais le service est également présent à Phoenix (Arizona), Austin (Texas) — terres de Tesla —, Los Angeles et, bientôt, Atlanta (Géorgie). Chaque semaine, la société assure 100 000 courses payantes. Des tests ont commencé sur autoroutes, et vers l'aéroport de Phoenix.

Cruise circulait à Phoenix, San Francisco, Houston et Austin jusqu'à la suspension de ses activités en octobre 2023 après des accidents. Elles ont repris cinq mois plus tard, avec des restrictions.

Selon Garrett Nelson, analyste de CFRA Research, « Tesla ne possède toujours pas d'autorisation pour faire des tests de véhicules autonomes » sur le réseau routier. Bardés de caméras et de lidars (lasers de détection), les robotaxis suscitent des débats intenses sur les avancées et les risques qu'ils représentent.

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Photo non datée de l'intérieur d'un taxi électrique autonome Cruise (General Motors), diffusée le 12 janvier 2018 © General Motors/AFP/Archives Handout

"Autopilot", le système d'aide à la conduite de Tesla, a été mis en cause dans des accidents mortels. Son robotaxi ne sera pas équipé de lidars, Elon Musk estimant les caméras jumelées avec un « cerveau artificiel » suffisantes. Le défi est avant tout technologique, pour atteindre le plus haut niveau d'autonomie, considéré comme l'équivalent du conducteur humain.

« Il faudra encore plusieurs années avant d'atteindre une autonomie totale », relève M. Nelson. Selon S&P Global Mobility, ce ne sera pas avant 2035. Le véhicule autonome devra également convaincre autorités réglementaires et grand public de sa fiabilité et de sa sécurité.

Se pose également la question des chauffeurs de taxis traditionnels, de VTC et, à terme, de tous types de véhicules. Dans un premier temps, des véhicules autonomes viendraient enrichir le catalogue d'options disponibles, mais ils pourraient, à terme, constituer toute la flotte des plateformes de VTC.

Uber, géant mondial du VTC, a conclu des partenariats avec moult développeurs de véhicules autonomes, en particulier Cruise et Waymo, et WeRide aux Émirats arabes unis, mais aussi Avride et Coco (robots livreurs). Il propose déjà des Waymo à Phoenix pour trajets et livraisons avant, début 2025, Austin et Atlanta.

Contrairement à un véhicule conduit par un humain, ils peuvent circuler 24 heures sur 24, sans tomber malade, sans faire grève, sans pause et des études montrent qu'ils sont moins accidentogènes. En revanche, sur une route non balisée ou en plein blizzard, ils pourraient atteindre leurs limites.