Internet spatial : gros contrats d’Amazon avec trois lanceurs, dont Ariane 6
Publié le - par LeBlob.fr, avec l’AFP
Amazon a annoncé mardi des contrats sans précédent avec trois sociétés de lancements spatiaux, dont l’européenne Arianespace, pour 83 tirs de mise en orbite totalisant des milliers de satellites de sa constellation destinée à l’internet haut débit. Dix-huit de ces tirs seront effectués par Ariane 6, un chiffre « absolument massif » qui permet au futur lanceur de presque tripler son carnet de commandes, ont indiqué les sociétés en marge d’un congrès spatial au Colorado (ouest des Etats-Unis).
Le mastodonte américain de la vente en ligne, qui se diversifie en particulier dans les services informatiques, a officialisé mardi matin la « signature d’accords avec Arianespace, Blue Origin et United Launch Alliance (ULA) pour la fourniture de services de lancement de charges lourdes dans le cadre du Projet Kuiper, l’initiative d’Amazon visant à accroître l’accès mondial au haut débit grâce à une constellation de satellites en orbite terrestre basse », à environ 600 km d’altitude. « Les contrats prévoient jusqu’à 83 lancements sur une période de cinq ans, permettant à Amazon de déployer la majorité de sa constellation de 3236 satellites », a précisé l’entreprise dans un communiqué, en revendiquant « la plus grande acquisition commerciale de lanceurs de l’histoire ».
C’est ULA qui a décroché la plus grosse part des contrats, avec 38 lancements. Cette co-entreprise entre les géants américains Boeing et Lockheed Martin, qui opère depuis Cap Canaveral en Floride (sud-est), va investir pour disposer d’une deuxième plateforme sur ce site emblématique de l’histoire spatiale et qui permettra des « opérations à cadence élevée » pour son lanceur lourd Vulcan Centaur. De son côté, Blue Origin, qui, comme Amazon, a été fondée par le milliardaire Jeff Bezos, s’est vu attribuer 37 lancements, dont 15 en option pour son lanceur géant New Glenn. Mais Blue Origin va aussi bénéficier du volet ULA du contrat puisqu’il construit les moteurs des Vulcan Centaur.
Seul acteur non-américain dans ces accords, Arianespace, chargé de la commercialisation des lanceurs européens, se voit donc confier 18 tirs, un « grand moment dans l’histoire » de la société, a commenté son président exécutif, Stéphane Israël, cité dans le communiqué. Ils seront effectués par Ariane 6, le nouveau lanceur fabriqué, comme Ariane 5, aux Mureaux, en région parisienne, et qui doit effectuer son premier tir de qualification à la fin de l’année.
Le contrat triple presque le carnet de commandes d’Ariane 6, qui était jusqu’ici de 11 lancements. « Pour nous 18, c’était le bon chiffre, à la fois on voulait quelque chose d’absolument massif et ça l’est, c’est de loin le contrat le plus important que nous ayons jamais signé, et en même temps on voulait évidemment tenir nos engagements et garder de la disponibilité pour d’autres clients », outre les quatre lancements annuels destinés aux institutions européennes, a expliqué M. Israël à l’AFP.
Ni le montant du contrat, ni le début de sa mise en œuvre n’ont été précisés par Amazon ou Arianespace. Mais M. Israël a dit s’attendre à « six (tirs) par an sur trois ans ». Chaque Ariane 6 emportera environ 35 satellites de la constellation Kuiper, selon lui.