Col de l’utérus : un test « prometteur » qui détecte des lésions à haut risque
Publié le - par le blob avec l’AFP
Un test sur des prélèvements vaginaux et de l’urine, recueillis par la femme elle-même à domicile, permet de détecter des lésions du col de l’utérus à haut risque d’évoluer en cancer, selon des chercheurs britanniques.
Le Dr Belinda Nedjai et ses collègues de la Queen Mary University de Londres ont présenté leurs travaux lundi 4 novembre à la 2019 NCRI Cancer Conference qui se tient jusqu’au 5 novembre à Glasgow. Leur étude, pas encore publiée dans une revue scientifique, mais communiquée à la presse, a porté sur 620 femmes qui ont envoyé au laboratoire des écouvillons de prélèvements vaginaux et un prélèvement d’urine pour 503 d’entre elles.
Le test S5 mis au point par le Dr Nedjai et ses collègues mesure la méthylation de l’ADN – un changement chimique d’une des quatre lettres de base de l’ADN qui composent le code génétique humain. Le test S5 recherche cette modification sur les quatre types de papillomavirus (VPH) sexuellement transmissibles, les plus fortement associés à ce cancer pour produire un score qui indique le niveau de risque.
Plus le score est élevé, plus le risque de cancer est élevé. Le cancer du col de l’utérus est précédé d’une croissance anormale de cellules précurseurs à la surface du col de l’utérus, qui peuvent se transformer en cancer du col. « Le test a permis de distinguer les femmes qui n’avaient pas de lésions précancéreuses et celles qui avaient des lésions au stade CIN3 (probabilité élevée de cancérisation, ndlr) ou plus », selon le Dr Nedjai.
Les chercheurs essaient d’améliorer encore la précision de ce test qu’ils jugent « prometteur ». Pour Mme Nedjai, « ces résultats représentent un progrès dans le dépistage du cancer du col de l’utérus, en particulier pour les femmes qui ne fréquentent pas la clinique, comme les femmes âgées, ou qui trouvent le frottis trop douloureux ou ne bénéficient pas d’un programme de dépistage dans leur pays ».
En 2018, 570 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été diagnostiqués dans le monde ; 310 000 femmes en meurent chaque année.