Une championne de vol à haute altitude
L’oie à tête barrée est réputée pour voler à très haute altitude. Du sud de l’Inde, elle est capable de traverser les sommets les plus élevés de l’Himalaya pour rejoindre son habitat estival au Tibet, et en Russie.
Mais comment ces animaux peuvent-ils s’adapter à des altitudes aussi extrêmes ?
Jessica Meir, physiologiste, mais également astronaute de la NASA, a trouvé une solution inédite pour répondre à cette interrogation.
La chercheuse est devenue la « maman » de 19 oisons, les entraînant à voler à côté de son scooter et dans une soufflerie afin de les préparer au protocole scientifique.
Pour l’expérience, les jeunes oies ont dû porter un masque respiratoire simulant la disponibilité en oxygène à d’altitudes situées entre 5500 à 9000 mètres, tandis que des capteurs se chargeaient de mesurer la quantité d’oxygène consommée pendant le vol, la quantité de dioxyde de carbone produite ou encore la fréquence cardiaque des oiseaux.
L’équipe a ainsi découvert que ces oiseaux sont capables d’adapter leur métabolisme en fonction du taux d’oxygène disponible. En haute altitude, l’air ne contient que 30 à 50 pour cent de l’oxygène disponible au niveau de la mer –, leur sang se refroidit pour pouvoir en absorber plus et compenser ainsi sa raréfaction. Par contre, la fréquence cardiaque et la fréquence des battements de leurs d’ailes restent plutôt stables.
La physiologie de ces oiseaux s’adapte ainsi au manque d’oxygène ce qui rend plausibles les récits des alpinistes ayant vu des oies survoler le sommet de l’Everest à 8 848 mètres.
Mais Jessica Meir va devoir laisser ses oies de côté. Car le 25 septembre prochain, la chercheuse s’envolera pour l’ISS afin de conduire de nouvelles expériences sur l’adaptation du corps humain lors des vols spatiaux.