L'observation de la sensibilité magnétique d'une protéine provenant des yeux du merle d'Europe indique que cette protéine pourrait faire partie d'une "boussole vivante" et permettre aux oiseaux chanteurs migrateurs de se diriger en utilisant le champ magnétique terrestre. Les résultats, détaillés dans un article publié dans Nature, démontrent l'existence d'une molécule magnétiquement sensible provenant d'un animal migrateur.
De nombreux animaux migrateurs utilisent le champ magnétique de la Terre comme boussole pour s'orienter dans l'espace et pour naviguer sur les routes migratoires. Des protéines sensibles à la lumière, appelées cryptochromes, ont été proposées comme composant de la machinerie de navigation, mais la protéine spécifique et les propriétés physiques qui sous-tendent cette capacité sont inconnues. Peter Hore et ses collègues ont isolé et caractérisé les propriétés du cryptochrome 4 (CRY4), qui est exprimé dans les cellules détectrices de lumière dans les yeux du merle d'Europe, un oiseau chanteur migrateur nocturne. Ils ont découvert que CRY4 possédait les propriétés magnétiques potentielles requises pour agir comme une boussole magnétique dépendant de la lumière. La protéine présente une réaction chimique déclenchée par la lumière qui déclenche des effets quantiques susceptibles d'amplifier les signaux magnétiques. En outre, la protéine CRY4 des merles s'est révélée plus sensible au magnétisme que celle des poulets et des pigeons non migrateurs, ce qui confirme son rôle de capteur magnétique.
Ces résultats suggèrent que le CRY4 peut agir comme un capteur capable de détecter des champs magnétiques de force terrestre chez les oiseaux chanteurs migrateurs. Cependant, des tests directs de CRY4 dans l'œil sont nécessaires pour comprendre si cette protéine agit réellement comme un capteur magnétique chez ces oiseaux.
Réalisation :
Yseult Berger
Production :
Universcience
Année de production :
2021