Observe. Observe bien la nature et tu comprendras tout beaucoup mieux.
Albert Einstein
Quand on s’approche d’un fruit envahi par les moisissures, que voit-on ? Des couleurs passées, des textures veloutées, poudreuses, moussues, filamenteuses, et même parfois des mèches, des cordons.
C’est le mycélium qui pousse selon toutes ces formes différentes. Il est parfois recouvert de spores, et celles-ci s’envolent à la moindre brise, permettant la dissémination des moisissures.
Au toucher, c’est bien plus dense qu’on le croirait après un simple regard.
Mais on commence toujours par regarder la structure des moisissures à la loupe. Elles sont si fragiles qu’une fois placées sous le microscope, entre lame et lamelle, leur structure se défait et les spores sont libérées.
À la loupe, on peut donc voir les spores encore bien rangées, soit en chaînettes, soit en têtes. Elles s’organisent en groupe, à l’extrémité des cellules qui les produisent, formant de petits arbres, pompons, pinceaux, plumeaux ou grappes...
Souvent, on y trouve de l'eau. Des gouttes d’eau piégées dans la moisissure. Il s'agit soit d’eau exprimée par le mycélium (l’exsuda), soit d’eau condensée.
Les mille et une façons dont les spores se fabriquent et s’organisent sont toujours fascinantes, même après de longues années d’observation…
Avant que l’on accède au génome et aux séquences de l’ADN, les moisissures étaient identifiés selon leur morphologie, et en particulier, suivant l'organisation des cellules qui produisent les spores.
C’est à partir de ces petits indices, propresà chaque famille de ces champignons microscopiques, que l’on pouvait les identifier, comme on comparait autrefois le dessin unique des empreintes digitales du suspect à celles déposées sur les lieux du crime...