En ville, sur les côtes, à la campagne, quelles catastrophes menacent les humains ? Comment transformer la société pour en limiter les conséquences ? C'est ce à quoi répond le deuxième volet du 6e rapport du Giec. Un rapport ambitieux et inquiétant, qui décrit les conséquences concrètes du changement climatique sur nos modes de vie. Mais un rapport aussi chargé d'espoir, puisqu'il décline les plans d'action possibles pour l'adaptation de nos sociétés. “Sans une transformation rigoureuse de notre façon de vivre qui produit les émissions de gaz à effet de serre, on ne va pas pouvoir s'adapter. C’est le seul message noir de ce côté-là, mais on a des moyens, il faut juste que vous gardiez en tête la combinaison de l'atténuation et l'adaptation en même temps Nous faisons toujours la différence entre l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation aux impacts du changement climatique inévitables." Les preuves scientifiques accumulées sont sans équivoque : Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Tout nouveau retard dans la mise en œuvre d'une action préventive concertée et mondiale en matière d'adaptation et d'atténuation nous fera rater une fenêtre d’opportunités brève, et se refermant rapidement, permettant de sécuriser un avenir vivable et durable pour tous. C'est la première fois depuis sa création que le GIEC décrit cette menace et l'urgence d'agir comme étant sans équivoque. Ainsi, la hausse des températures menace à la fois la production alimentaire, les ressources en eau potable, la santé humaine, les économies nationales et la survie d'une grande partie du monde naturel. En Europe, 4 risques clés : Des vagues de chaleur entrainant une surmortalité. Avec un réchauffement de 1,5 degré en 2030, nous subirons une canicule meurtrière comme celle de 2003, qui avait tué 15 000 personnes, une fois tous les dix ans. À deux degrés, ce sera une canicule tous les quatre ans. Or, le réchauffement de deux degrés sera atteint dans moins d’une génération : en 2050, dans 28 ans seulement. Puis l'agriculture, avec de moindres rendements agricoles suite aux sécheresses. La pénurie d'eau et ses conséquences sur tous les secteurs économiques Et enfin, l'inondation côtière et continentale Mais ces conséquences peuvent être limitées en combinant une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et une adaptation de nos modes de vie. A 1,5 degrés, les risques sont modérés, et donc gérables. “Le but ce n'est pas seulement de garder la température moyenne de la planète en dessous de 2 degrés mais aussi d'éviter chaque dixième de degré de réchauffement, parce que tous les impacts que je viens d'évoquer, ils s'aggravent avec chaque dixième de degré. Et donc surtout, il faut reconnaître qu'en Europe, si nous parlons par exemple de 2 degrés de réchauffement à l'échelle planétaire, on est peut-être à trois et demi ou 4 degrés à l'échelle de l'Europe.” Le rapport évalue différentes options pour un développement résilient, dans lesquels les dirigeants peuvent investir dès maintenant. Comme la végétalisation des villes par exemple, contre les ilots de chaleur urbain, ou la diversification des exploitations agricoles, basée sur des méthodes d’agroécologie. Ou encore la restauration de zones humides côtières pour protéger les infrastructures près des berges. "Aujourd’hui on devrait être en train de planifier l’adaptation aux submersions à marée haute manière de plus en plus fréquente entre 2030 et 2050. Ça veut dire qu’à marée haute, par simple superposition de l'élévation du niveau de la mer et de la marée vous aurez des ports submergés. Pour s’y préparer il faut soit remonter les quais soit déplacer certains lieux. ça prend du temps." Une stratégie de long terme, qui prend du temps. Pour relocaliser, il faut entre 30 et 40 ans “L'adaptation implique aussi des opportunités, seulement un coût. Ce qu'il faut noter c'est que parfois, le terme adaptation est utilisé pour faire avancer certaines technologies, mais elle se limite rarement à l'application d'une seule technologie. Souvent il faut s'interroger : 'Est-ce que j'ai besoin de ces produits ?' Ça, plutôt que la question : 'comment je remplace le moteur de ma voiture avec quelque chose qui consomme un peu moins ou qui est électrique ?’ Le regard sur l’adaptation doit être holistique, mais aussi d'une façon équitable. C'est quelque chose que le rapport met en avant. Si j'ai une méthode parfaitement adaptée à la vie dans les pays riches et que j'oublie complètement les pays pauvres, non seulement c'est inacceptable, d'une façon éthique, mais aussi ça ne fonctionnerait pas au long terme. ”