Football, golf, multisports : la pelouse artificielle, réputée plus durable, remplace parfois le gazon naturel. Mais sa température peut atteindre jusqu’à 70 °C par grand soleil !
Une équipe de l’Institut néerlandais de recherche sur l’eau, en partenariat avec la municipalité d’Amsterdam, a donc testé un dispositif original, en stockant de l’eau sous la pelouse. Objectifs de l’étude, conduite sur 4 ans : rafraîchir le terrain en cas de fortes chaleurs, offrir un stockage d’eau pour lutter contre les inondations et irriguer le terrain par capillarité.
Pour Amsterdam, l’enjeu est de taille, puisque la ville gère plus de 100 terrains en gazon artificiel. Changement climatique aidant, elle devrait en outre connaître des canicules plus éprouvantes et de fortes pluies plus fréquentes à l’avenir.
L’équipe a d’abord procédé à des mesures en laboratoire afin de tester divers matériaux de remplissage et de gazon artificiel. Elle a ensuite procédé à des tests in situ, sur deux sites. Un terrain sportif opérationnel d’une part et d’autre part, quatre parcelles équipées de capteurs avec de l’herbe naturelle, du synthétique conventionnel et deux types de synthétique rafraichissant.
Résultat : sur place, un effet de refroidissement significatif par évaporation. Ainsi, par une journée brûlante de juin 2020, la surface du gazon refroidi a atteint 37 °C, soit 1,7 °C seulement de plus que le gazon naturel. Contre 62,5 °C pour le gazon synthétique ! Autre constat : la température de l’air à 75 cm du sol reste plus basse au-dessus des parcelles refroidies, en particulier la nuit.
Concrètement, le stockage de l’eau de pluie s’effectue directement sous le gazon artificiel et la couche d’amortissement. Des fibres capillaires transportent naturellement l’eau stockée jusqu’à la surface, où elle s’évapore.
Pour l’équipe, ce dispositif combine les avantages des gazons artificiel et naturel : durable, frais, adapté à une pratique intensive. Elle reconnait toutefois que son installation est coûteuse. En outre, elle ignore encore si les effets rafraichissants du dispositif s’étendent à la zone environnante. En attendant, il pourrait s’agir d’un outil supplémentaire pour mieux affronter les canicules à l’échelle d’une ville.