Ce qui est vrai pour la bactérie est vrai pour l’éléphant.
Jacques Monod
Au commencement, il y avait les bactéries, et ensuite… eh bien… toujours les bactéries ! Première forme de vie, apparue il y a 4 milliards et demi d’années, les bactéries ont habité la Terre, seules, résisté à tous les cataclysmes, évolué, colonisé les milieux les plus divers et les territoires les plus nombreux. Les milieux pourris aussi, évidemment. La vie aurait-elle commencé dans une petite flaque d’eau tiède et croupissante ?
En tous cas, 3 milliards d’années plus tard, au fil de l’évolution, elles ont donné naissance à des formes d’organismes composites. Des organismes comme nous, les êtres humains.
Ces petites choses que nous considérons bien souvent – à tort – comme des ennemies mortelles sont donc en réalité de vénérables aïeules avec lesquelles nous vivons aujourd'hui encore.
Car l'âge des bactéries est loin d'être fini. Innombrables, et d’une diversité aussi déconcertante que leur simplicité, ces microorganismes unicellulaires sont la forme de vie dominante sur notre planète... On sait par exemple que dans les océans, il y a plus de bactéries que d'étoiles dans l'univers.
Une bactérie, c'est un microorganisme unicellulaire. Une entité avec son propre ADN : des protéines qui font leur travail de chimie, de copie et de transmission, ainsi qu’une membrane contenant le tout.
Capables de s’adapter aux conditions les plus extrêmes, certaines d’entre elles vivent à plus de 113 degrés, nichées contre les fumeurs noirs des sources chaudes sous-marines... Pendant que d’autres fabriquent un antigel et vivent dans le sol glacé de Sibérie.
C'est sans doute pour cela que le règne bactérien se maintiendra éternellement ! En tout cas, jusqu’à l’explosion du Soleil et la destruction de la Terre…
Contrairement à ce que l’on imagine souvent, la simplicité s’accommode mieux à la vie que la complexité !
Et c'est ainsi que la bactérie nous remet à notre place. Nous, qui construisons cathédrales et pyramides pour viser l'immortalité, nous sommes beaucoup moins efficaces qu’une simple bactérie, minuscule et invisible, dont la vie dure parfois à peine le temps qu’il fallait à Charles Darwin pour fumer un cigare…