MALI - Le pharmacien qui s’attaque au paludisme
Je pense que tous les problèmes de maladie qui se trouvent sur cette Terre, nous pouvons trouver la solution dans les substances naturelles.
Bonjour je suis Mamadou à Bamako, au marché de Garantiguibougou, notamment dans la partie où on vend les médicaments traditionnels. Moi j’en ai déjà utilisé dans le cadre du traitement contre le paludisme. Mais est-ce que cela fonctionne vraiment ? Un jeune chercheur malien a décidé de découvrir le trésor caché derrière ces plantes.
J’ai grandi à côté de ma grand-mère maternelle qui avait des connaissances sur les plantes médicinales et les premières plantes que j’ai pu identifier, c’est ma grand-mère maternelle qui me les a montrées.
Cette plante est traditionnellement utilisée au Mali dans le traitement du paludisme.
Plus de 200 millions de personnes contractent chaque année le paludisme, appelé aussi malaria. Elle est transmise par la piqûre d’un moustique et le parasite s’accumule dans le foie. Le paludisme peut entraîner beaucoup de symptômes dont une forte fièvre, des douleurs dans tout le corps, des nausées et parfois même un oedème pulmonaire.
Mais comment une petite plante peut-elle être efficace contre une telle maladie ?
Mahamane, est-ce qu’on peut en couper et puis essayer au labo et voir ce que ça donne ?
Oui, il n’y a pas de souci.
Ça, c’est notre salle de séchage donc après la récolte, on emmène la matière première dans cette salle, on les étale sur des nattes. Après cette étape de séchage, il faut passer à la pulvérisation de la matière première. Et après cela, on amène la poudre dans la salle de contrôle de qualité.
Le Dr Haidara a d'abord fait des tests in vitro : sur des plaques, il a mis en présence des extraits de la plante et une souche de parasite, pour voir s'il est détruit.
Il a ensuite testé des extraits de macroptera sur des souris :
. des souris saines, pour détecter d'éventuels effets secondaires ;
. des souris chez qui le paludisme avait été provoqué, pour voir si la plante entraînait une diminution du taux de parasites dans leur sang.
Au cours de ses recherches, Dr Haidara a découvert que les feuilles de cette plante ont plusieurs propriétés dont une propriété antiplasmodiale qui permet de traiter le paludisme, une propriété antipyrétique qui fait baisser la fièvre, une propriété antalgique qui agit contre les douleurs, et une propriété anti-inflammatoire, qui permet de lutter contre les inflammations.
Pour arriver à ce résultat, Dr Haidara a procédé à un contrôle de qualité botanique - en déterminant les éléments microscopiques - et à un contrôle de qualité physico-chimique - en analysant la teneur en eau et en cendre.
Quand la teneur en eau est très élevée, généralement supérieure à 2%, cela peut favoriser les réactions d'oxydation, de fermentation, qui sont des phénomènes préjudiciables à la qualité du principe actif.
Pour déterminer la teneur en eau, on va utiliser cet appareil, c’est une étuve.
Après cette étape, il faut déterminer la teneur en cendre. Cela nous permet de nous renseigner sur la présence des éléments minéraux mais aussi sur la présence des impuretés.
Je suis très contente, très heureuse d’avoir Mahamane. Je l’ai eu étudiant. On me l’a confié comme assistant. Malgré les avancées de la médecine occidentale, la médecine traditionnelle continue à être largement utilisée, non seulement en milieu rural mais même en milieu urbain.
Au Mali, certains médicaments traditionnels améliorés (MTA), développés par l'Institut National de Recherche en Santé publique, sont vendus en pharmacie. C'est le cas du Malarial, utilisé en cas de paludisme.
Je suis vraiment fier du travail qu’effectuent docteur Haidara et ses collègues. J’espère que d’autres jeunes africains ou d’autres jeunes maliens n’hésiteront pas à se lancer dans ce secteur de la recherche de la médecine traditionnelle améliorée. N’hésitez pas à partager cette vidéo et à très bientôt sur les haut-parleurs.