On le connaît comme le plus gros des animaux terrestres, mais ce n’est pas tout ce qui le caractérise. L’éléphant se serait également domestiqué par lui-même. Un peu comme l’homme apprivoise les chats, les chiens, certains chercheurs pensent que l’être humain s’est domestiqué seul, au fil de l’évolution. L’homme serait devenu plus docile, plus coopératif et surtout moins agressif. Il aurait en fait développé des traits similaires à ceux des animaux domestiqués tels qu’une mâchoire réduite ou encore, une plus grande empathie. Jusqu’ici la théorie encore controversée de l’autodomestication, n’avait été associée qu’à un seul autre animal : le bonobo, proche cousin de l’homme. Mais selon une nouvelle étude, ils ne sont pas seuls. Les éléphants présenteraient, eux aussi, des signes d’autodomestication. Les chercheurs ont dressé un tableau comparant ces trois espèces autour de 19 caractéristiques morphologiques, biologiques ou comportementales. On y retrouve notamment le nombre de dents, le taux de cortisol, ou encore le rapport à l'infanticide Ce que l'on retient : les éléphants, à l'instar de l'homme et du bonobo, sont sociables, connaissent une enfance longue, apprennent l'un de l'autre, et se servent d’un système de communication sophistiqué. Et ce n’est pas tout, les éléphants s’entraident, se réconfortent. Ils sont même capables de ressentir un deuil. Le géant des savanes présente par ailleurs un niveau moindre d’agressivité, un élément crucial de la domestication. Certes, pendant le « musth », une période marquée par un pic de testostérone, les éléphants mâles connaissent un taux d’agressivité plus élevé. Malgré cela, la mortalité et les blessures restent rares. Selon les auteurs de l’étude, l’autodomestication des éléphants pourrait être lié à la tranquillité de leur environnement. Au vu de leur carrure, les prédateurs sont rares, et l’offre de nourriture abondante. Mais l’autodomestication reste difficile à prouver. Cette étude permet surtout d’élargir cette théorie à d’autres espèces non-primates. Les dauphins ou encore les perroquets pourraient, eux, présenter des comportements comparables à de l’autodomestication.