Il appartient à un embryon de poisson zèbre, long d’un millimètre à peine. À un stade si primitif, comment les cellules orchestrent-elles ce battement initial ?Ce premier battement survient 20 heures seulement après la fécondation. À un moment où le cœur de ce poisson zèbre n’a pas encore sa structure définitive. Des chercheurs de l’Université de Harvard ont réussi à observer le début de son activité cardiaque. Ils ont ainsi pu tester plusieurs hypothèses. Soit le battement du cœur est localisé, puis s’étend. Soit il commence à différents endroits puis fusionne. Peut-être encore démarre-t-il à un très faible niveau puis se renforce-t-il lorsque l’embryon se développe. Eh bien, rien de tout ça : ces suppositions se sont avérées fausses. Les scientifiques ont en effet découvert que l’ensemble des cellules passent soudainement d’une phase silencieuse à une phase d’activité. Cela se traduit par des pics de calcium et de signaux électriques, révélés par des protéines fluorescentes. Deuxième découverte : chaque cellule cardiaque a la capacité de battre indépendamment des autres. Ce n’est pas tout, le battement cardiaque peut être initié dans différentes régions du cœur. Un courant électrique se propage alors très rapidement et conduit toutes les autres cellules à battre en même temps. La synchronisation est immédiate mais les battements surviennent, eux, à intervalles irréguliers. Contrairement au cœur adulte, il n’existe pas encore de cellules spécialisées qui contrôlent le rythme cardiaque. Ces recherches constituent une piste précieuse pour améliorer la compréhension des troubles cardiaques, en particulier l’arythmie. En effet, c’est la première fois qu’il est possible d’observer un premier battement avec une telle résolution. L’occasion aussi de répondre à une question fondamentale : à quoi ressemble les premiers instants de la vie ?
Réalisation :
Léocadie Martin
Production :
Universcience
Année de production :
2023
Durée :
2min12
Accessibilité :
sous-titres français