Bienvenue dans le journal des sciences. Au sommaire cette semaine :
- Un dinosaure géant
- Une histoire d’aubergine
- Une rétine in vitro
- Et enfin, une plongée au cœur de l’ouragan Maria
Le géant du jurassique
C’est le plus gros sauropode connu et il vient d’être trouvé en Afrique du Sud, dans la province du Free State. Ce dinosaure a été découvert par une équipe internationale dirigée par l’Université de Witwatersrand.
L’animal, nommé Ledumahadi Mafube était semble-t-il le plus gros vivant sur Terre à son époque, il y a 200 millions d’années, lors du Jurassique inférieur.
Ce proche des brontosaures pesait une douzaine de tonnes et mesurait plus de quatre mètres de haut à l’épaule. Ledumahadi était un quadrupède herbivore qui se différentiait des autres sauropodes par des membres extrêmement robustes, et une ossature très épaisse. En analysant la structure des os et les cernes de croissances, les scientifiques se sont d’ailleurs rendu compte que l’animal fossilisé était arrivé à l’âge adulte lors de sa mort.
Ce dinosaure se distinguait également par la morphologie de ses membres antérieurs qui lui donnaient un aspect recroquevillé. Ces membres lui donnaient semble-t-il la possibilité de saisir et d’attraper. L’animal vivait dans un environnement plat et semi-aride parcouru de rivières intermittentes.
Histoire d'aubergines
La tomate, la pomme de terre et l'aubergine appartiennent à la même famille de plantes : les Solanacées. Mais contrairement à la tomate et à la patate, l'aubergine n'est pas, elle, originaire d'Amérique. D'où vient-elle ?
Les archives chinoises et indiennes ainsi que les données génétiques montrent que l'aubergine a été domestiquée qq part dans une région située au nord de l'Inde et au sud de la Chine. Pourtant, les espèces sauvages apparentées à l'aubergine habitent, elles, dans les savanes africaines.
Une équipe dirigée par le biologiste et botaniste Xavier Aubriot (photo) a réussi à remonter le temps : le groupe auquel appartient l'aubergine se serait diversifié il y a 2 millions d'années. (Carte ) D'abord présente dans le Nord Est de l'Afrique, elle se serait répandue vers l'est jusqu'en Asie tropicale et vers l'ouest et le sud ouest du continent africain. Les éléphants et les impalas, très friands de ces aubergines sauvages auraient participés à la dissémination de leurs graines sur le continent africain.
La dispersion vers l'Asie semble avoir résulté d'un unique événement. Lequel ? La question reste ouverte... Mais une chose est sure : c'est en Asie qu'est apparue Solanum insanum, l'ancêtre des aubergines consommées aujourd'hui de par le monde.
Rétine in vitro
On sait que chez l’être humain, la vision colorée est assurée par trois types de cellules rétiniennes : les cônes rouge, bleu et vert. Mais comment ces cellules se développent-elles ? Afin de le savoir, des biologistes de l’université John Hopkins, aux États-Unis, ont, pour la première fois, constitué un organoïde de la rétine à partir de cellules-souches humaines, c’est-à-dire un modèle in vitro de cet organe.
Ils ont tout d’abord vérifié que la formation de ce modèle rétinien se déroule de manière comparable à celle qui peut être observée in vivo, chez l’embryon puis le fœtus humain, et dans le même délai de neuf mois. Ils ont ensuite constaté que le cône bleu de la rétine se forme d’abord, suivi par le rouge et le vert. Ils notent aussi que l’hormone thyroïdienne régule le type de cellules développées, ainsi que le rythme de développement. Précision importante : cette hormone n’est pas sécrétée par la glande thyroïdienne, absente de l’expérience, mais entièrement par la rétine in vitro.
L’équipe de biologistes est même allée plus loin. En faisant varier le niveau d’hormone thyroïdienne dans l’organoïde, ils ont pu créer des modèles rétiniens pourvus d’un seul type de cône.
Cette expérience permet de comprendre pourquoi les bébés prématurés, qui n’ont pas beaucoup d’hormones thyroïdiennes, souffrent plus souvent de troubles de la vision que les bébés nés à terme. Elle pourrait contribuer à concevoir de nouveaux traitements pour certaines pathologies oculaires, comme le daltonisme ou la dégénération maculaire.
Crédit vidéo : Len Turner et Dave Schmelick/JHU
Photos : Johns Hopkins University
Au cœur de l’ouragan
À la fin de l’été 2017, l’ouragan Maria dévastait l’île de Porto Rico, entraînant la mort de plus de 3000 personnes. Comment cette tempête tropicale a-t-elle pu se transformer en ouragan de catégorie 5, le maximum sur l’échelle de Saffir-Simpson ? Les données recueillies par le satellite américano-japonais GPM vont peut-être pouvoir y répondre. Grâce à son radar, ce satellite a en effet pu recueillir suffisamment de données pour reconstituer, aujourd’hui, en trois dimensions, l’ensemble du phénomène.
Nous voici au cœur de l’ouragan. Chaque point représente une mesure de précipitation : les couleurs vives (rouge, violet) indiquent les zones de forte précipitation ; les zones bleues celles où elles sont plus faibles.
Derrière chaque point, se cache en fait un chiffre : une valeur de précipitation, exprimée en mm d’eau par heures, qui ne cesse d’évoluer au fil de la tempête.
Mais le radar du GPM apporte d’autres informations. Il permet par exemple de faire la distinction entre la pluie, la neige, la grêle. Il sait également mesurer la taille des gouttes d’eau.
L’instrument permet notamment d’observer comment l’ouragan s’autoalimente. Comment, par exemple, la vapeur d’eau remonte le long de colonnes pouvant atteindre les 15 km d’altitude.
Ces données inédites, dont la précision n’avait jamais été atteinte auparavant, devraient constituer une base solide dans l’étude de la formation des ouragans. Elles devraient notamment permettre d’améliorer la prévision de ce type d’événements extrêmes, particulièrement fréquents sous les tropiques.
Crédit : NASA’s Goddard Space Flight Center/JAXA
Voilà, cette émission est terminée. Rendez-vous vendredi prochain pour un nouveau numéro du journal des sciences. Bonne semaine à tous.