"2101, sciences et fiction"
"Drones et robots"
André Montaud, directeur général de Thésame.
-Un drone, il faut le reconnaître comme un véhicule autonome et il peut aller partout.
Dans les airs, sur terre, sur mer, enfin sur eau, et sous l'eau.
Ça, c'est la première chose.
Après, c'est par marché.
Ce qui a vraiment tiré le drone à l'origine, c'est le drone militaire, pour des missions notamment d'observation, pour des raisons assez claires.
Ce sont des véhicules relativement légers.
Ils peuvent avoir une très grande autonomie.
Et avec les moyens de télécommunications, notamment les moyens de télécommunications voie montante vers les satellites, ça permet d'aller très loin et , depuis un poste de pilotage qui est, par exemple, sur la côte est des États-Unis, d'aller faire des missions au Moyen-Orient, en Extrême-Orient ou en Asie, comme on le ferait au travers d'un jeu vidéo.
Le deuxième grand domaine de drone qui s'est développé, toujours dans le secteur militaire, mais aussi dans le secteur industriel, c'est le drone d'inspection.
C'est-à-dire le drone qui va aller dans des zones dangereuses qui peuvent être des zones de combats.
C'est là où ça s'est développé.
Ensuite, on est allé vers le domaine civil et là, le champ est très large.
Depuis le drone volant que l'on connaît à la fois pour des missions de photo ou pour les jeux.
L'année 2014-2015, c'est vraiment le développement massif de drones dans le domaine grand public comme un jouet d'aéromodélisme.
Mais c'est quand même ce secteur-là qui s'est bien développé.
Et puis après, les secteurs du marché professionnel.
Le drone dans l'agriculture, lorsqu'il est utilisé comme drone volant, est utilisé notamment pour voir l'état des cultures ou l'état du sol.
C'est-à-dire vérifier l'hygrométrie du sol et optimiser l'irrigation des surfaces.
Après, on a des choses très particulières.
C'est le développement des micro-drones.
C'est-à-dire, de se dire : "Est-ce qu'on est capable aujourd'hui et demain d'avoir des drones qui ont la taille d'un insecte ?"
Une grosse libellule, par exemple.
Là, on est dans un domaine, on va dire, qui est vraiment de l'observation, voire de l'espionnage, qui est plus de se dire : "On est capable d'envoyer à distance ces petits drones qui peuvent aller sur un champ de bataille ou observer, par exemple, des endroits où se déroulent des activités terroristes.
Ils fonctionnent, ces petits drones, mais on est toujours sur le même problème, celui de l'autonomie.
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la technologie, telle qu'on la maîtrise, permet de faire des micromoteurs, sans trop de problème, de faire des micro-capteurs, des micro-caméras, ça on sait faire.
Par contre, on ne sait pas, aujourd'hui, concentrer suffisamment l'énergie pour qu'on ait une autonomie suffisante sur ces systèmes.
La définition du robot, aujourd'hui, est en train de totalement exploser, puisqu'on va partir de ce qui était historique, c'était le robot industriel, le bras qui sert à souder, qui sert à peindre par exemple, et on va aller de l'autre côté jusqu'au robot qui devient totalement transparent, le véhicule autonome, la maison intelligente.
Et entre les deux, on va avoir plein de choses, dont le drone.
Le drone est un exemple de robotique appliquée à des engins autonomes.
On va se dire : "Une voiture autonome, c'est un gros drone."
Oui, c'est un gros drone.
Et on pourra très bien avoir, par exemple, des navires totalement automatiques.
On pourrait le faire dès aujourd'hui.
Il n'y a pas de gros souci.
Est-ce que ça s'appellera toujours un drone ou pas, ou est-ce qu'on appellera ça un véhicule autonome ?
Mais on est toujours dans des fonctions de robotique.
C'est-à-dire, en un mot, une interaction entre la machine et son environnement de façon intelligente et en interaction constante.
"SF"
Si on parle effectivement de "La Guerre des étoiles" avec R2-D2, Z-6PO et quelques autres...
C'est des fois une caricature un petit peu de la robotique, mais pourquoi pas ?
Le robot humanoïde, tel que peut l'être Z-6PO, est un robot qui est peut-être plus proche de ce que l'on pourrait voir demain dans le cadre du robot humanoïde que le robot qui prend réellement une forme humaine.
Je crois que ça c'est un point sur lequel il faut faire attention.
C'est l'acceptabilité du robot par l'homme.
Aujourd'hui, on voit apparaître un certain nombre de robots qui ont, on va dire, une tête réellement humaine.
Il y a, aux États-Unis, un robot qui a réellement la tête d'Einstein et qui reprend ses mimiques de visage.
Au dernier CES, Toshiba a présenté une femme robot avec un visage qui est assez expressif.
Très clairement, ce sont des robots qui me mettent relativement mal à l'aise.
"2101"
Il faut se dire que l'intelligence artificielle, ce n'est rien d'autre que des connaissances que l'on a rentrées dans la machine sous forme de code.
La machine peut déduire un certain nombre de choses.
Mais elle ne va pas déduire des choses qu'on ne lui aura pas apprises.
Elle va le faire plus rapidement, mais elle ne va pas remplacer.
Dépasser l'homme dans ce domaine-là me semble du niveau...
de science-fiction, y compris en 2100.
Par contre, ce que peut faire la machine, c'est accéder à une beaucoup plus grande masse de données et être capable de prendre des décisions avec des données que l'homme n'a pas la capacité de traiter.
2101, sciences et fiction
Conception et réalisation : Patrick Chiuzzi
Avec la voix de Johanna Rousset
Avec la participation d'André Montaud, directeur général de Thésame
Images bande dessinée 2101 : Guillaume Chaudieu
Développeur : Thomas Goguelin
Image et son : Patrick Chiuzzi et Robin Chiuzzi
Enregistrement voix : Studio Ghümes
Musique : Ludovic Sagnier
Montage : Yann Brigant
Chromatiques
Producteur : Patrick Chiuzzi
Assistante réalisateur : Cécile Taillandier
Assistante de production : Élodie Henry
Images additionnelles : Shutterstock
Universcience
Rédaction en chef : Isabelle Bousquet
Production : Isabelle Péricard
Responsable des programmes : Alain Labouze
Avec la participation d’Amcsti
Remerciements : Eloïse Bertrand, Alice Chiuzzi, Agate Chiuzzi, Delphine Boju, Romain Mascagni, Mathieu Gayon, Robot Toshiba Aiko Chihira
Avec le soutien d’Investissements d’Avenir et la participation du Centre National de la Cinématographie et de l’image animée
© C Productions Chromatiques / Universcience / Centre de recherche astrophysique de Lyon / Thésame / 2016