Camille Locht, Microbiologiste Inserm U1019/Centre d'infection et d'immunité de Lille
-Je m'appelle C. Locht, je suis microbiologiste.
Je travaille sur deux germes qui causent des maladies respiratoires, le germe de la tuberculose et celui de la coqueluche.
Le vaccin contre la coqueluche est efficace et donné dans des pays du monde entier, grosso modo à partir de deux mois, avec trois injections, à 2, 3, 4 mois ou 2, 4 et 6 mois, selon les pays.
Le travail de notre laboratoire est de développer un vaccin qu'on puisse donner à la naissance pour protéger les enfants avant qu'ils n'entrent dans le schéma de vaccination habituel.
Nous avons pu tester le vaccin, surtout pour les aspects de sécurité, qui sont les premiers qu'on étudie chez l'homme.
On a testé le vaccin dans un essai clinique dit de phase I.
Il y a plusieurs types de vaccins.
Pour les vaccins vivants, on prend le germe de la maladie, comme celui qui cause la coqueluche, et on l'affaiblit génétiquement afin qu'il n'induise plus la maladie, mais qu'il induise la protection.
Il existe un autre type de vaccin qui n'utilise pas de germes vivants.
Il est basé sur les principes actifs du vaccin, ce qu'on appelle les antigènes.
Ils sont isolés du germe, qui est tué, pour induire la réponse immunitaire souhaitée pour la protection.
La coqueluche est injustement oubliée alors qu'elle est bien présente, comme la tuberculose.
Elles n'ont pas disparu, même si on en parle moins.
La tuberculose a causé en 2013 encore 1,3 million de décès, avec une dizaine de millions de nouveaux cas de tuberculose.
C'est une maladie qui est encore bien là aujourd'hui.
Le BCG existe.
Il est efficace, surtout chez les petits enfants.
Il protège les nouveau-nés contre les formes graves et mortelles de la tuberculose, c'est certain.
Par contre, le BCG ne protège pas suffisamment longtemps et ne protège pas les adolescents et jeunes adultes.
Le problème, c'est que 85 % des personnes qui meurent de tuberculose sont des adolescents et jeunes adultes.
Nous devons développer un vaccin qui protège aussi cette tranche d'âge.
C'est notre objet de travail.
Nous préparons une première phase d'essais cliniques qu'on espère pouvoir démarrer l'année prochaine, en 2015.