Luc Douay Hématologue
-L'approche que nous développons, produire en laboratoire des globules rouges, n'a pas pour objet de remplacer la transfusion sanguine classique.
Le système dans nos pays développés fonctionne parfaitement bien.
Nous avons en France plus de 1 700 000 donneurs bénévoles qui sont là quand on en a besoin et dont on aura toujours besoin.
Il ne s'agit pas de proposer de les remplacer.
Il s'agit de pouvoir répondre à des situations particulières, comme celle des patients tellement immunisés qu'on ne sait plus trouver du sang suffisamment compatible.
Et ça se retrouve dans des situations particulières qui représentent 3 % des situations des transfusés.
Ce sont les patients qui ont un groupe sanguin rare, qui ne peuvent être transfusés que par eux-mêmes ou leur famille ou les patients qui sont transfusés toute leur vie.
Il y en a deux catégories.
Ceux qui sont nés avec une anomalie des globules rouges, de l'hémoglobine dans ces globules rouges, par exemple la drépanocytose.
La drépanocytose est une maladie héréditaire qui touche 300 millions d'individus dans le monde.
Ces patients ont besoin d'un support transfusionnel toute leur vie.
Un tel patient peut recevoir jusqu'à 1 000 culots globulaires durant toute sa vie.
Donc plus on va transfuser, plus il sera immunisé.
Première situation.
Deuxième situation, les patients qui ont une anomalie acquise de la moelle osseuse, comme des états d'incapacité à produire des globules rouges ou des maladies malignes, comme des leucémies.
Il faut remplacer l'usine qu'est la moelle osseuse et apporter des globules rouges.
Si on prend ces deux situations, nous pouvons évaluer à plus de 300 000 poches de sang les besoins annuels en Europe et 300 000 en Amérique du Nord, par exemple.
D'ores et déjà, on sait que pour ces applications particulières, qui ne remettent pas en cause le don du sang classique, il y a une indication et un marché extrêmement important.