Jean-François Bach, immunologiste, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences
-Normalement, le système immunitaire se défend contre l'extérieur.
C'est ce qu'on appelle les antigènes.
Quand on vaccine quelqu'un contre une maladie infectieuse, les molécules de l'agent infectieux stimulent une réponse immunitaire.
Mais il arrive que le système immunitaire se retourne contre l'organisme qui l'héberge.
Parce que, dans le fond, les molécules des différents organes sont des antigènes aussi.
Ce sont des molécules pas tellement différentes des molécules présentes sur les agents infectieux.
Normalement, heureusement, il y a des mécanismes de protection, de régulation, qui font que le système immunitaire se retourne peu ou pas du tout contre le soi.
Le sujet reste sain, indemne de toute maladie.
Mais il y a des situations, assez fréquentes quand même, où le système immunitaire se retourne contre le soi, et produit des auto-anticorps, des anticorps contre le soi, ou produit différentes cellules qui peuvent reconnaître le soi.
On a alors une maladie auto-immune.
Les maladies auto-immunes sont très diverses, il y en a plus de 50.
Elles touchent presque tous les organes.
Certaines sont plus graves ou plus fréquentes que d'autres.
La sclérose en plaques est une maladie neurologique sévère, le diabète insulinodépendant, le lupus érythémateux, la liste est longue, donc.
Dans tous les cas, il y a un mécanisme commun.
C'est une réaction immunitaire, similaire à une réaction anti-infectieuse, sauf que la cible est malheureuse.
C'est un grand sujet médical et immunologique de trouver les parades pour lutter contre ces maladies auto-immunes.