EPISODE 2 «Cap vers le grand Sud»
L’océan régule le climat de la terre. Mais savons-nous pour combien de temps encore ? Pour mieux comprendre comment l’océan fait face au changement climatique, une mission océanographique est partie explorer les eaux du du pôle sud, point de départ de la grande machine thermorégulatrice terrestre. A bord du Marion Dufresne, un navire spécialement taillé pour cette destination, une quinzaine de chercheurs et d’ingénieurs ont mis le cap vers l’archipel des Kerguelen, et jusqu’aux limites de la banquise.
Générique
La mission SOCLIM, prend possession du navire, au port de la Réunion.
Le temps est compté car tout le matériel de recherche doit être opérationnel dans 48h, pour commencer les mesures de température et de salinité dans la colonne d’eau.
Stéphane Blain, le chef de mission, a positionné des points de prélèvement tout au long des 12000 km de la campagne.
Itw Stéphane Blain sur la planification de la mission
Le bateau entame son périple vers le pôle sud. L’équipe regarde s’éloigner les côtes de l’île de la Réunion. Après cela, pendant près d’une semaine, elle naviguera en plein océan indien, sans aucune terre à l’horizon.
Itw Emmanuel de Saint Léger : « la contrainte sur un bateau c’est que si on a oublié un truc à terre bah on est foutus !
Itw Mathieu Reambauville : « Ce qui est embarqué est embarqué ! »
Itw Claude mignon : « Il faut que ça tourne
Itw Emmanuel de Saint Léger : « même si sur un bateau océanographique il y a des scientifiques, il y a du personnel compétent, on arrive toujours à trouver des solutions. »
Faire de la science sur un bateau demande de relever de nombreux défis. Les laboratoires flottants des océanographes doivent résister à la tempête et à l’humidité, et il faut adapter le matériel aux contraintes techniques du bateau… Mais Et chacun doit s’amariner, ce qui consiste à surmonter le mal de mer pendant les 2 ou 3 premiers jours de navigation…il y a aussi, évidemment, le temps d’adaptation physiologique… le mal de mer quoi !
Itw Julia Uitz : « On s’amarine quand même assez rapidement. Les 2 ou 3 premiers jours j’étais assez vaseuse, et puis après finalement on oublie presque qu’on est sur l’eau. Enfin on oublie, on ne sent plus qu’on est sur l’eau quoi. »
Pour Susan Drapeau, venue d’une université américaine pour mesurer la quantité de matière organique présente dans les eaux de surface, l’installation de ses appareils s’avère êtreest un véritable casse-tête !…
itw de Susan Drapeau : « Ce qui s’est passé, c’est qu’on a vraiment eu beaucoup de mal à assembler les différents dispositifs. »
Susan Drapeau et Collin Roessler, du laboratoire des sciences de la terre et de l’océan de Brunswick aux Etats Unis, se sont greffées à la mission française, afin de mettre en place une analyse de l’eau en continu., Eelles n’ont jamais eu l’occasion d’installer un tel dispositif auparavant…
De surcroit, la chercheuse américaine n’embarque pas pour la mission, et confie à son assistante Susan la tâche de terminer l’installation… Sauf que dans le circuit d’eau, rien ne se passe comme prévu !...
Itw séquence Stéphane Blain : “En fait on est installé dans la cale, parce qu’ils ont besoin de pomper de l’eau qui n’abîme pas le phytoplancton, donc ils ont amené une pompe spéciale. Cette pompe amène l’eau dans le laboratoire, et donc actuellement on a un petit souci dans l’installation, il y a un débulleur ici qui enlève les grosses bulles, ça semble à la sortie être bien… Et puis quand l’eau entre dans le premier capteur, en sortie de celui-ci on a plein de bulles d’air. Et donc pour l’instant on ne saisit pas très bien où est le problème.”
Itw Christophe Penkerc’h : “Susan effectivement elle était très en difficulté parce que le système qu’elle avait mis en place n’avait jamais été testé chez eux. Donc c’était difficile de le faire fonctionner sur place, ce qui l’a beaucoup démotivée.”
itw de Susan Drapeau : “Oui Christophe et Julia m’ont bien aidée, Stéphane est venu pour essayer de résoudre le problème des bulles. Ils ont été d’un vrai soutien.”
Malgré tous les soins apportés à la préparation de la mission, les appareils de Susan ne parviendront jamais à évacuer les bulles d’air de leur circuit. L’ingénieure américaine trouve alors refuge dans un autre laboratoire du bateau, et modifie entièrement son protocole...
A la fois navire scientifiques et cargo de ravitaillement des îles subantarctiques françaises, le Marion Dufresne offre aux océanographes la possibilité de prélever de l’eau jusqu’à 8000 mètres de profondeur et de mettre à l’eau des appareils de mesure.
Durant toute la campagne, c’est Anne Royer, responsable de l’instrumentation embarquée, qui coordonne les opérations.
Itw Anne Royer : « En gros je fais l’interface entre le bord : le commandant et le second capitaine, et les scientifiques, dont Stéphane, pour tout ce qui est mise en œuvre du matériel, les stations qu’il veut prélever etc. … »
Chacune des opérations à bord est donc minutieusement préparée. Les chercheurs, l’institut polaire français, et l’équipage forment un véritable collectif, au service de la mission scientifique.
Itw Stéphane Blain « On est obligé de se reposer sur l’équipage, et sur les deux composantes qui sont les gens qui pilotent le bateau, c’est très important pour le mettre dans la bonne position au bon endroit. Et puis après surtout les gens qui ont en fait entre leurs mains tout notre matériel et ça ne tient qu’à eux que ça marche. »
Sur la coursive du navire, les équipes techniques s’affairent autour du montage d’unu dispositif d’échantillonnagede prélèvement d’eau : la rosette. Demain le premier sondage échantillonageéchantillonnage profond de l’océan va avoir lieu…
A cette latitude l’équipe est encore très au nord, loin des conditions polaires de l’Antarctique. La sonde va plonger très profondément, à plus de 4000 mètres, et prélever ses premiers échantillonsréveler les premières données de la mission SOCLIM..