Un essaim à toute épreuve
Les essaims d’abeilles se comportent comme des superorganismes capables de s’adapter à la moindre perturbation. C’est ce que montre une équipe de l'université Harvard après avoir étudié un essaim en laboratoire.
Paloma Bertrand - Publié le
Lorsqu’une reine et ses abeilles quittent la ruche pour élire domicile dans un nouvel endroit, elles s’installent temporairement sur une branche d’arbre pendant que certaines d'entre elles explorent le voisinage en quête d’un nouveau logis. La forme de cet essaim est généralement celle d’un cône inversé, mais elle s’adapte pour résister au vent, aux températures élevées, à la pluie ou aux prédateurs.
En installant un essaim dans un laboratoire de l'université Harvard, des chercheurs ont tenté de comprendre les mécanismes collectifs et individuels engagés dans l’adaptation de l’essaim à son environnement. Pour cela, ils l’ont secoué selon des amplitudes, des fréquences et des durées variables, puis observé le comportement de l’essaim et des individus qui le composent. Face à des secousses horizontales, par exemple, la réaction de l’essaim a été d’élargir son emprise à la base de la structure pour gagner en stabilité.
© Nature Video
Pour comprendre le comportement des individus de la colonie, les chercheurs ont scruté les abeilles positionnées sur le pourtour de l’essaim. Ils ont ainsi observé qu'elles se déplaçaient vers le haut pour renforcer le socle de l’édifice, acceptant ainsi de supporter individuellement une pression supérieure à celle de leur position initiale. Ce comportement altruiste bénéficie à la collectivité puisque, comme l’ont confirmé les modélisations élaborées par les chercheurs, la pression moyenne partagée par l’ensemble des membres de la colonie, elle, diminue.