Aux États-Unis, des centaines de kilomètres d’infrastructures d’internet sont exposées à un risque d’inondation dû à la montée des eaux au cours des quinze prochaines années. C’est le résultat d’une étude menée par Paul Barford, professeur d’informatique à l’université de Wisconsin-Madison, présentée au sein de l’établissement lors d’une conférence le 16 juillet 2018.
Pour dresser ce constat, Paul Barford s’est appuyé sur l’Atlas d’internet, la carte des structures du réseau sur Terre, ainsi que sur les projections de montée des eaux élaborées par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). Se concentrant sur les États-Unis, l’étude révèle que la destruction de ces installations aurait des conséquences dramatiques. On peine à imaginer l’état du pays si les communications deviennent impossibles.

Les infrastructures concernées sont à la fois des câbles optiques, des centres de données (data centers) et des points de terminaison, autrement dit des rouages essentiels de la Toile. Les entrailles d’internet risquent également d’être arrachées par les vents ou les inondations que peuvent provoquer de violents ouragans tels que les États-Unis en ont connu depuis le début du siècle. 
Selon les projections du chercheur, d’ici 2033, quelque 4 000 miles (6 000 kilomètres) de conduits de fibre optique, seront submergés et plus de 1 100 concentrateurs (ou hubs) entourés d’eau. Pour cause : à leur construction, il y a 25 ans, personne ne se souciait des conséquences du changement climatique.
Paul Barford/ U.W-Madison