Un puits en bois vieux de 7 millénaires !
Publié le - par Véronique Marsollier
Des planches enserrées par quatre poteaux d’angle, c’est tout ce qu’il reste du plus ancien puits en bois connu à ce jour. S’il ne paye pas de mine, des chercheurs tchèques du centre archéologique d’Olomuc confirment dans une étude parue le 27 janvier 2020 dans Journal of archeological Science, que le chêne utilisé à sa construction a été abattu il n’y a pas moins de 7275 ans !
Découvert près de la ville d’Ostrov en 2018 lors de la construction de l’autoroute D35 en République tchèque, cette structure carrée de 80 X80 centimètres sur 140 centimètres de haut a été soigneusement déterré et fouillé par les archéologues. Gorgé d’eau, le bois était dans un état de conservation exceptionnel.
C’est ce qui a permis une datation particulièrement précise au moyen du radiocarbone, mais surtout grâce à la dendrochronologie. Les cernes des troncs ont confirmé que les arbres avaient été coupés, à un an près, vers 5255 – 5256 avant notre ère.
Des marques encore visibles sur le bois indiquent même que des outils en pierre polie ont été utilisés pour façonner chaque pièce. Avec de simples outils en pierre, en os en corne ou en bois, les premiers agriculteurs étaient donc capables de traiter des troncs d’arbre de façon sophistiquée avec des techniques de construction que l’on retrouve à l’âge de fer et de bronze et même à l’époque romaine s’étonnent les archéologues.
De surcroît, des fragments de céramiques retrouvés à l’intérieur confirment que le site date bien du début du Néolithique. Cependant aucune trace de peuplement n’ayant été découvert à proximité, le puits devait donc desservir plusieurs colonies suggère l’équipe.
Il existe plus de 40 de ces puits connus en Europe datant d’une période similaire ou même un peu plus ancienne. Mais ceux-ci n’ayant pas pu être datés avec des méthodes aussi précises, les résultats sont moins fiables.