Sida : les décès dus à la maladie ont baissé de moitié depuis 2001
Publié le - par LeBlob.fr, avec l'AFP
Quarante ans après l'apparition des premiers cas de sida, des dizaines de pays ont atteint ou dépassé les objectifs fixés par l'Assemblée générale des Nations unies en 2016, s'est réjouie jeudi l'ONU, qui reste néanmoins prudente. Grâce en grande partie à la démocratisation de la thérapie antirétrovirale, les morts dues au sida ont chuté de 43% depuis 2010 pour atteindre 690 000 en 2020, selon un rapport de l'ONUSIDA, l'agence spécialisée de l'ONU.
Des progrès ont également été réalisés dans la réduction des nouvelles infections, mais ils ont été plus lents. Ils ont reculé de 30% en dix ans, avec 1,5 million de personnes nouvellement infectées par le virus en 2020. « Il faut faire plus », a lancé la directrice exécutive de l'ONUSIDA, Winnie Byanyima, en conférence de presse, disant s'attendre à une hausse des cas en raison de la pandémie de Covid-19 qui perturbe l'accès aux services de santé. Pour l'instant, au moins 40 pays sont en voie de réaliser une réduction de 90% de la mortalité liée au sida d'ici à l'année 2030, y compris neuf pays situés en Afrique de l'Est et du Sud.
Le rapport ne donne pas de statistiques par pays, mais montre que les morts liées au sida ont diminué dans le monde depuis 2010, sauf en Europe de l'Est et en Asie centrale où les infections ont également bondi sur la même période. Elles ont également légèrement progressé au Moyen-Orient/Afrique du Nord et en Amérique latine. En 2016, des objectifs ont été fixés par l'Assemblée générale de l'ONU pour 2020 dans le but d'éradiquer le sida d'ici à 2030.
Cinq ans plus tard, des dizaines de pays ayant des caractéristiques épidémiologique et économiques diverses ont atteint ou dépassé plusieurs de ces objectifs, montrant qu'« il est possible de maîtriser une pandémie qui semblait presque incontrôlable il y a 20 ans », explique l’ONUSIDA.
« Prudemment optimiste »
En finir avec le sida d'ici 2030 est possible si les gouvernements réduisent « les inégalités qui empêchent les gens d'accéder aux services de santé », en matière de prévention et traitement, a expliqué Mme Byanyima, se disant « prudemment optimiste ».
Le rapport montre que « les pays dotés de lois et de politiques progressistes et de systèmes de santé forts et inclusifs ont obtenu les meilleurs résultats contre le VIH ». Dans ces pays, les personnes vivant avec le VIH ont de meilleures chances d'avoir accès à des services efficaces de lutte contre le virus, y compris son dépistage, l'accès à un traitement médical préventif et à des soins de qualité, et à la délivrance d'un traitement pour plusieurs mois.
« Les pays très performants ont ouvert la voie à d'autres », a souligné Mme Byanyima. « Leur financement adapté, l'implication véritable des communautés, leurs approches multisectorielles et fondées sur les droits, ainsi que l'utilisation de données scientifiques pour guider les stratégies ciblées ont inversé le sens de l'épidémie et sauvé des vies », a-t-elle ajouté.
Parmi les 37,6 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde en 2020, l'ONUSIDA estime que 27,4 millions étaient sous traitement – soit un chiffre qui a plus que triplé depuis 2010, mais qui est en deçà de l'objectif 2020 de 30 millions.
L'agence a récemment de nouveaux objectifs pour 2025. En y parvenant, les services de lutte contre le VIH seront fournis à 95% des personnes qui en ont besoin, les infections annuelles seront réduites à moins de 370 000 et les décès à moins de 250 000.