Les particules ultrafines désormais mesurées en Île-de-France
Publié le - par le blob avec l’AFP
Des mesures pérennes de particules dites ultrafines par l’organisme de surveillance de la qualité de l’air (Airparif) sont désormais en place grâce à un appareil de haute technologie permettant de mesurer des particules aussi petites qu’une molécule d’ADN.
Encore mal connus, ces polluants « émergents » sont suspectés d’effets néfastes sur la santé humaine, révélés par des recherches sanitaires récentes. Ce sont les particules les plus petites mesurées, avec moins de 0,1 micromètre : leur taille se situe entre celles d’un virus et d’une molécule. Or l’Anses « confirme avec des niveaux de preuve forts les effets sur la santé (atteintes respiratoires et cardiovasculaires et décès anticipés) liés à certaines composantes des particules de l’air ambiant dont les particules ultrafines, le carbone suie et le carbone organique ».
En outre, les particules ultrafines (0,01 à 0,1 micromètre) sont les plus nombreuses (80 à 87 %), alors qu’en termes de masse elles ne pèsent pratiquement rien : les données de comptage sont donc importantes en complément des données en masse. Et elles doivent faire l’objet d’un suivi spécifique, puisqu’elles présentent peu de corrélation avec les autres particules déjà suivies, comme les particules fines PM2,5. Ainsi, en période estivale, l’apparition de particules dans la gamme des plus petits diamètres (10-40 nanomètres), vers 15 à 16 heures, illustre la formation de particules secondaires à partir de gaz, sous l’action de réactions photochimiques dans l’atmosphère.
La nouvelle surveillance permettra d’évaluer « l’empreinte particulaire » de différentes sources comme le trafic, l’activité aéroportuaire, l’agriculture, le transport fluvial.
À ce jour, les seules particules réglementées sont les PM10, plus petites que 10 microns et les PM2,5, plus petites que 2,5 microns, car leurs effets sur la santé sont connus : respiratoires pour les premières, cardiovasculaires et neurologiques pour les secondes, si petites qu’elles sont susceptibles de passer dans le sang. La France est en contentieux avec la Commission européenne pour non-respect des directives concernant les PM10.
La surveillance de la pollution particulaire est effectuée par Airparif depuis sa création, en 1979, mais elle évolue avec les types de polluants et les connaissances scientifiques sur leurs effets sanitaires. En Île-de-France, malgré une tendance à l’amélioration, Airparif évalue à 100 000 le nombre de Franciliens toujours exposés à des niveaux de pollution qui ne respectaient pas la règlementation en 2018.