La surmortalité en Italie a atteint 100 % en mars, au pic de la pandémie
Publié le - par Le blob, l’extra-média, avec l’AFP
L’Italie a connu le double de morts par rapport aux années précédentes durant le pire mois de la pandémie de Covid-19, en mars, selon une étude publiée lundi 20 juillet qui souligne la forte sous-estimation de la mortalité liée au virus.
Le pays n’est pas le seul à avoir échoué à complètement comptabiliser les morts du nouveau coronavirus ; d’autres analyses ont montré que le Pérou, les Etats-Unis ou encore la ville de Mexico ont largement sous-compté les morts du Covid-19. A New York par exemple, le nombre de morts a triplé au printemps, mais 22 % des morts supplémentaires n’ont pas été inclus parmi les cas officiels, faute de tests.
Pour calculer le bilan réel de l’épidémie, démographes et autres chercheurs ne s’en remettent pas uniquement aux cas confirmés par un test, mais utilisent les statistiques officielles, à partir des certificats de décès, et comparent le total aux années précédentes, une méthode habituellement utilisée pour la grippe.
Les travaux publiés lundi par la revue américaine Jama Internal Medicine confirment le terrible bilan du virus en Italie, frappé au début de la vague européenne. Au 4 avril, l’Italie disait avoir officiellement enregistré un peu plus de 15 000 morts du Covid-19. Entre le 1er mars et le 4 avril, 41 329 personnes sont mortes en Italie, selon les statistiques italiennes officielles a posteriori, contre environ 20 000 en moyenne dans les cinq années précédentes, soit une augmentation de 104,5 % de la mortalité, ont trouvé les chercheurs. Cela équivaut à plus de 5 000 morts manquants.
Les morts officiels du Covid-19 étaient à l’époque seulement enregistrés à l’hôpital et dans une minorité de maisons de retraite, ce qui explique la sous-estimation des morts du Covid-19. Dans la région la plus frappée, la Lombardie, la surmortalité a été de 173 % par rapport aux années précédentes, et de 213 % pour les hommes de cette région. Avec un dépistage généralisé, il est possible de mieux comptabiliser en temps réel les morts de l’épidémie. C’est ce qui s’est passé à New York, où l’écart entre bilans officiel et réel du Covid-19 a presque complètement disparu.