La rougeole en forte recrudescence dans le monde
Publié le - par le blob avec l’AFP
La rougeole, en forte recrudescence un peu partout dans le monde, est une maladie virale extrêmement contagieuse, touchant majoritairement des gens non ou mal vaccinés. Les cas déclarés dans le monde ont été multipliés par quatre au premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier, a annoncé lundi l’OMS. La hausse est la plus forte en Afrique (+700 %), suivie par l’Europe (+300 %), la Méditerranée orientale (+100 %), les Amériques (+60 %) et la région de l’Asie du Sud-Est/Pacifique occidental (+40 %), selon l’OMS.
Qu’est-ce que la rougeole ?
Cette maladie caractérisée par l’éruption de taches rouges sur la peau était, avant l’arrivée des vaccins dans les années 1970, une redoutable tueuse d’enfants (7 à 8 millions de morts estimés par an dans le monde). Elle est causée par un virus qui se transmet très facilement par contact direct ou à travers l’air. Cette maladie virale, qui touche surtout les enfants, mais pas seulement, est plus contagieuse qu’Ebola ou la grippe. Après une phase d’incubation, la maladie se caractérise par une forte fièvre, le nez qui coule, de la toux, des yeux larmoyants... Dans un deuxième temps apparaissent les taches rouges. La maladie est contagieuse quatre jours avant et après cette éruption.
Complications potentiellement graves
Souvent bénigne, la rougeole peut entraîner des complications graves, respiratoires (infections pulmonaires) et neurologiques (encéphalites), en particulier chez les personnes fragiles. Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique et la prise en charge du malade s’attache à soigner les complications.
Vaccination préventive
Les autorités sanitaires mondiales insistent sur l’importance du vaccin, au niveau individuel, mais aussi collectif : une couverture vaccinale élevée (95 % de la population) protège les personnes qui ne peuvent elles-mêmes être vaccinées, notamment car leur système immunitaire est affaibli (leucémie, traitement antirejet après une greffe...). Dans le monde, le nombre des décès dus à la rougeole avait fortement diminué depuis le début des années 2000 jusqu’en 2016, grâce aux campagnes de vaccinations : le bilan OMS pour 2016 faisait état de 90 000 morts contre 550 000 en 2000. Mais il est remonté à 110 000 morts en 2017. Selon l’Unicef, 98 pays ont signalé un plus grand nombre de cas en 2018 qu’en 2017. Dix, dont l’Ukraine, le Brésil et la France, étaient responsables des trois quarts de l’augmentation totale.
Soupçons et problèmes d’accès aux soins
Dans les pays riches, cette augmentation est largement attribuée à une défiance envers les vaccins en général et le ROR (rougeole/oreillons/rubéole) en particulier. Les « anti-vax » s’appuient sur une publication de 1998 liant ce vaccin et l’autisme. Pourtant, il a été établi que son auteur, le Britannique Andrew Wakefield, avait falsifié ses résultats, et plusieurs études ont montré depuis que le vaccin n’augmentait pas le risque d’autisme.
La défiance peut aussi avoir des motifs religieux.
Selon l’OMS, « la principale raison » de l’insuffisance de la vaccination des enfants est que ceux « qui en ont le plus besoin (n’y) ont pas accès ». En cause : des systèmes de santé défaillants dans les pays pauvres.