L'Inde frappée par un puissant cyclone
Publié le - par le blob, avec l'AFP
Le cyclone Fani, un des plus puissants sur l’océan Indien de ces dernières années, a frappé le 3 mai l’est de l’Inde, menaçant d’une montée des eaux et provoquant des coupures d’électricité. Les autorités ont fait état en début de journée d’au moins deux personnes tuées en raison du cyclone qui a touché terre à 8h heure locale dans l’État de l’Odisha, au sud de Calcutta. Des vents de 175 à 180 km/h étaient enregistrés et les services indiens de météorologie ont averti qu’ils pourraient dépasser 200 km/h, la force d’un cyclone de catégorie 3 ou 4.
Le cyclone Fani a touché terre à Puri, ville côtière de 200 000 habitants célèbre pour son temple de Shree Jagannath, qui accueille des millions de pèlerins chaque année. Le cyclone devrait traverser des zones peuplées de plus de 100 millions d’habitants, se dirigeant vers le nord-ouest depuis l’Odisha pour traverser le Bengale-Occidental, où la capitale Calcutta pourrait être touchée samedi, avant d’atteindre le Bangladesh en s’affaiblissant progressivement. Avant son arrivée, les autorités indiennes ont ordonné l’évacuation de plus d’un million de personnes dans l’Odisha (46 millions d’habitants au total) et au Bengale occidental. Le Bangladesh a placé son armée en état d’alerte et émis des ordres d’évacuation dans 19 districts côtiers. Selon les services météorologiques, les eaux pourraient monter d’un mètre et demi dans l’Odisha et inonder des zones basses où quelque 10 000 personnes avaient été tuées par un cyclone en 1999. Au Bengale-Occidental, des équipes spéciales passaient dans les villages de vacances en demandant aux touristes de se mettre à l’abri. Des mesures de précaution ont également été prises dans les États côtiers de l’Andhra Pradesh, au sud de l’Odisha, et du Tamil Nadu, où vivent respectivement 50 et 70 millions de personnes. Les principaux aéroports ont été fermés au moins jusqu’à samedi dans l’Odisha et le Bengale-Occidental. Quasiment tous les trains sont à l’arrêt. Trois trains spéciaux ont néanmoins effectué des trajets vers Puri pour évacuer pèlerins et touristes.
Les ports ont été fermés mais la marine indienne a envoyé six navires dans la zone. Le principal producteur de pétrole et de gaz indien, ONGC, a évacué quelque 500 employés de plateformes en mer. Les services météorologiques indiens ont averti du risque de « destruction totale » pour les maisons aux toits de chaume, ainsi que d’inondations et de dommages pour les récoltes. Plus de 3 000 centres d’accueil ont été mis en place dans des écoles et bâtiments publics, prêts à recevoir plus d’un million de personnes. Les autorités se tiennent prêtes à larguer plus de 100 000 paquets de nourriture déshydratée si nécessaire. Au Bangladesh plus de 4 000 abris anticycloniques ont été ouverts, selon un responsable des secours, Mohammad Hashim. Dans la ville indienne de Puri, quelques milliers d’habitants ont ignoré les ordres d’évacuation. Certains sont allés s’abriter dans des écoles ou des hôtels. « Nous allons juste rester pour la journée jusqu’à ce que le cyclone soit passé », confie Krishna Chandra Sahu, âgé de 43 ans et venu avec sept membres de sa famille s’installer dans un hôtel. L’est et le sud-est de l’Inde sont régulièrement balayés par des tempêtes tropicales entre avril et décembre.
En octobre, quelque 300 000 personnes avaient été évacuées dans les districts côtiers de l’Odisha frappés par le cyclone Titli, qui avait fait au moins deux morts. En 2017, quelque 250 personnes avaient été tuées et plus de 600 avaient disparu au moment du passage du cyclone Ockhi dans le Tamil Nadu et le Kerala. Outre les 10 000 personnes tuées, le cyclone de 1999 avait provoqué des dommages évalués à 4,5 milliards de dollars.