Des régions invivables d’ici 2050, en proie aux chaleurs extrêmes
Publié le - par Le Blob, avec l'AFP
Sous l’effet du changement climatique, des régions entières du globe vont devenir invivables au cours des prochaines décennies, ont averti l’ONU et la Croix-Rouge dans un rapport conjoint. À moins d’un mois de la COP27, ils appellent à des investissements massifs pour se préparer aux vagues de chaleur, plus fréquentes et plus intenses. Ces organisations soulignent qu’il existe des limites au-delà desquelles les personnes exposées à une chaleur et une humidité extrêmes ne peuvent survivre et qu’il y a par ailleurs des limites au-delà desquelles les sociétés ne peuvent plus s’adapter. « Selon les trajectoires actuelles, les vagues de chaleur pourraient atteindre et dépasser ces limites physiologiques et sociales au cours des prochaines décennies, notamment dans des régions telles que le Sahel, l’Asie du Sud et l’Asie du Sud-Ouest », écrivent-elles.
Une telle situation va se traduire par « des souffrances et des pertes de vies humaines à grande échelle, des mouvements de population et une aggravation des inégalités ». Selon le rapport, presque partout où des statistiques fiables sont disponibles, les canicules constituent le danger météorologique le plus meurtrier. Elles tuent déjà des milliers de personnes chaque année et vont devenir de plus en plus mortelles à mesure que le changement climatique s’accentue, indiquent Martin Griffiths, chef de l’agence humanitaire de l’ONU, et Jagan Chapagain, secrétaire général de la FICR.
Les vagues de chaleur sont à l’origine de certaines des catastrophes les plus meurtrières jamais enregistrées. Le rapport rappelle le lourd bilan de la canicule de 2003 en Europe qui avait fait plus de 70 000 morts, et la vague de chaleur en Russie en 2010 qui avait tué plus de 55 000 personnes. Les experts prévoient des taux de mortalité en lien avec la chaleur extrême, « comparables en magnitude, d’ici la fin du siècle, à tous les cancers ». Un « tueur silencieux » dont les effets vont s’amplifier, posant d’énormes défis au développement durable, tout en créant de nouveaux besoins humanitaires.
« Le système humanitaire n’a pas les moyens de résoudre seul une crise d’une telle ampleur. Nous manquons déjà de fonds et de ressources pour répondre à certaines des pires crises humanitaires en cours cette année », a souligné Martin Griffiths, en conférence de presse. Selon une étude citée par le rapport, le nombre de pauvres vivant dans des conditions de chaleur extrême en zone urbaine va bondir de 700 % d’ici à 2050. Les augmentations les plus élevées devraient se produire en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est.