Des experts américains évaluent la pilule anti-Covid de Merck
Publié le - par Le Blob, avec l’AFP
Un comité de scientifiques se réunissait mardi aux États-Unis pour se prononcer sur la pilule anti-Covid du laboratoire américain Merck, qui pourrait en cas d’approbation être rapidement disponible pour les malades.
Ce médicament, le molnupiravir, commercialisé sous le nom de Lagevrio, a déjà été approuvé début novembre en Grande-Bretagne.
Ce type de traitement antiviral représente selon des experts une avancée majeure dans la lutte contre la pandémie, en permettant de diminuer les formes graves de la maladie à l’aide de simples comprimés pris rapidement après l’apparition des symptômes en cas d’infection.
L’Agence américaine des médicaments (FDA), qui a convoqué la réunion de mardi, aura le dernier mot sur l’octroi d’une autorisation d’urgence du médicament après le vote non contraignant du comité.
Dans des documents publiés vendredi en amont de la réunion, elle avait relevé certains effets indésirables sur le développement des fœtus lors des tests sur les animaux. Le médicament pourrait ainsi ne pas être recommandé pour les femmes enceintes.
Des observations effectuées sur des rats et lapins en gestation ont en effet montré que certaines portées avaient connu davantage de cas de malformation qu’au sein des groupes de contrôle.
Les enfants ne sont pas concernés par la décision de vendredi, et des tests pédiatriques ne sont pas envisagés avant les résultats de tests en cours sur de jeunes rats.
Merck, connu sous le nom de MSD en dehors des États-Unis, a rendu publics vendredi les résultats complets de l’essai clinique du comprimé, selon lesquels le médicament réduirait de 30 % le taux d’hospitalisation et de décès chez les patients à risque. Des résultats préliminaires, qui ne prenaient en compte qu’une partie des participants à l’essai, avaient d’abord avancé un chiffre de 50 %.
Les résultats complets proviennent eux d’une analyse effectuée sur plus de 1 400 patients.
Pour sa demande d’autorisation, Merck s’est basé sur cet essai clinique qu’il a mené avec son partenaire Ridgeback Biotherapeutics auprès de personnes avec des cas légers à modérés de Covid-19 et au moins un facteur de risque aggravant. Elles ont reçu le traitement dans les cinq jours après les premiers symptômes.
Selon Merck, les résultats soutiennent « l’efficacité et l’évaluation globalement favorable du rapport bénéfice/risque du molnupiravir » pour le traitement du Covid-19 léger à modéré chez les adultes à haut risque.
Les antiviraux comme le molnupiravir agissent en diminuant la capacité d’un virus à se répliquer, freinant ainsi la maladie. Merck ainsi que son compatriote Pfizer avec le paxlovid ont développé des traitements oraux plus faciles à administrer que par exemple des injections d’anticorps de synthèse.
Outre les autorités sanitaires américaines, l’Autorité européenne des médicaments examine également le molnupiravir de Merck.
Les Etats-Unis ont déjà commandé, sous réserve du feu vert des autorités sanitaires, 3,1 millions de traitements à Merck et 10 millions à Pfizer.