De l’ADN humain dans un chewing-gum de 5700 ans
Publié le - par Olivier Boulanger
Le brai de bouleau est l’une des plus anciennes colles réalisées par l’Homme. Utilisé depuis plus de 200 000 ans, ce matériau est obtenu par chauffage de l’écorce de bouleau.
Il n’est pas rare de retrouver sur les sites archéologiques des morceaux de brai. Mais ceux qui viennent d’être découverts au Danemark ont une particularité : ils portent des traces de dents, ce qui suggère qu’ils ont été mâchés tels des chewing-gums.
En analysant un échantillon vieux de 5 700 ans, Hannes Schroeder et ses collègues de l’université de Copenhague ont pu identifier l’ADN d’un être humain et en tirer quelques enseignements.
L’individu en question était de sexe féminin et, selon plusieurs gènes identifiés, cette femme avait les yeux bleus. Son génotype laisse supposer qu’elle était plus proche des chasseurs-cueilleurs d’Europe occidentale que des chasseurs-cueilleurs du centre de la Scandinavie.
Dans ce même échantillon, les chercheurs ont découvert des traces d’ADN non humains. Certaines appartiennent visiblement aux bactéries contenues dans la bouche de la mâcheuse. On y trouve notamment la présence d’agents pathogènes comme Porphyromonas gingivalis, une bactérie impliquée dans une maladie des gencives.
Des traces de végétaux et d’animaux ont également pu être relevées, en particulier de la noisette et du canard colvert : sans doute les restes d’un dernier repas…