Climat : pays riches ou pauvres, des catastrophes plus nombreuses
Publié le - par le blob l'extra-média, avec l'AFP
Le Japon, les Philippines et l’Allemagne sont arrivés en tête des pays les plus touchés l’an dernier par des événements météo extrêmes intensifiés par le dérèglement climatique, selon un rapport publié mercredi 4 décembre qui montre que riche ou pauvre, aucun État n’est épargné.
Des inondations provoquées par d’importantes précipitations, deux canicules et le pire typhon à frapper le pays en un quart de siècle ont fait en 2018 au Japon des centaines de morts, des milliers de sans-abri et plus de 35 milliards de dollars de dégâts, indique cette étude de l’ONG Germanwatch.
Le cyclone Manghut, le plus puissant de l’année, a lui dévasté les Philippines en septembre, déplaçant un quart de million de personnes et entraînant des coulées de boue meurtrières, selon cet index annuel des risques climatiques.
En Allemagne, c’est une vague de chaleur prolongée pendant l’été et la sécheresse qui ont provoqué 1 250 décès prématurés et des pertes de 5 milliards de dollars, principalement dans le secteur agricole. Cet index montre ainsi que même les économies les plus développées n’échappent pas à ces événements météo extrêmes, exacerbés par le réchauffement de la planète. « La science a confirmé le lien entre le changement climatique d’un côté, et la fréquence et la sévérité de températures extrêmes », a noté Laura Schaefer, chercheuse pour Germanwatch.
La canicule de l’été 2003 avait provoqué quelque 70 000 morts prématurées en Europe, principalement en France. Derrière le Japon, les Philippines et l’Allemagne arrivent l’Inde, frappée par une chaleur extrême et des inondations en 2018, puis Madagascar. Ces vingt dernières années, ce sont malgré tout les régions les plus pauvres qui ont souffert le plus, selon le rapport, qui prend en compte les événements extrêmes, mais pas les processus plus lents comme la montée du niveau des océans.
Porto Rico, la Birmanie et Haïti ont été les plus durement touchés durant ces deux décennies, principalement par des tempêtes rendues violentes par le réchauffement de la surface des océans et destructrices par la montée du niveau de la mer. Le cyclone Nargis a probablement tué quelque 140 000 personnes sur les côtes birmanes en 2008.
Cet index suit la publication, mardi 3 décembre, du dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale qui conclut que la dernière décennie a été « presque certainement » la plus chaude jamais enregistrée.
Si les scientifiques sont toujours réticents à attribuer un événement particulier au réchauffement climatique, l’amplification des phénomènes correspond à leurs prévisions, alors que le monde a gagné environ +1 °C depuis l’ère pré-industrielle. « Nous ne sommes même pas adaptés à +1,1 °C », a souligné cette semaine Friederike Otto, climatologue à l’université d’Oxford.
Or, au rythme actuel, le mercure pourrait monter jusqu’à +4 °C. Et même si les signataires de l’accord de Paris, réunis à Madrid jusqu’au 13 décembre, respectent leurs engagements de réduction d’émissions de CO2, la barre des +3 °C devrait être dépassée.