Cérès, un monde humide
Publié le - par Bernard Nomblot
Depuis sa découverte le 1er janvier 1801, la petite planète Cérès pose problème. Trop petite pour être une planète, elle est vraiment grosse pour un astéroïde, avec un diamètre de 950km. A tel point qu’en 2006, on créa la classe des planètes naines, dont font partie Pluton et Cérès.
Seule planète naine à se situer dans la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter, Cérès a été intensément étudiée depuis février 2015. A cette date, la sonde étatsunienne Dawn s’est mise en orbite autour d'elle et l’a étudiée jusqu’au 31 octobre 2018, jour de fin de la mission. Le 10 août plusieurs articles faisant le bilan de cette mission sont sortis dans les revues Nature Astronomy, Nature Geoscience etNature Communications. Les données recueillies durant ces trois ans et demi d’étude ont permis de découvrir un monde surprenant, totalement imprévu.
De l’eau à l’état liquide se trouverait dans le sous-sol de la planète naine. Un grand cratère, nommé Occator montre des tâches claires sur son sol, qui seraient des zones correspondant à d’anciens geysers. Selon une des études parues hier, un vaste réservoir de saumure, une solution d’eau saturée en sel, se cacherait sous le cratère. Les dépôts clairs du cratère Occator seraient faits de chlorure de sodium, autrement dit, du vulgaire sel de cuisine…
Tout ceci fait de Cérès un monde fascinant, mais probablement pas favorable à la vie. Cérès n’a qu’une très faible atmosphère et les températures à sa surface sont extrêmes. Ce n’est pas encore le bon endroit pour étudier l’apparition de la vie…