La torture psychologique, HA HA HA La grande question existentielle « Pourquoi cherchez-vous ? » C’est très difficile à contrôler en fait, Parce que chercher, c’est justement aller là où on sait pas, Il existe des styles de recherche Il existe des types de chercheurs qui vont être très rationnels Qui vont être guidés par une systématicité dans l’approche, Et puis il y a l’aspect plus créatif, qui est celui des idées. Les nouvelles idées, c’est un sujet de recherche en soi, Surtout dans le domaine des neurosciences cognitives, C’est une question empirique que l’on pourrait se poser, Il y a évidemment les idées que l’on façonne de manière consciente Et puis il y a l’aspect qui est plus intuitif qui va sans doute Découler de beaucoup d’apprentissage, de beaucoup de lecture, de beaucoup de réflexion, Que l’on laisse un peu poser, et le cerveau fait son travail, sans qu’on ait besoin d’en prendre conscience Jusqu’à ce qu'un jour on ait le Ha Ha, C’est ce qui fait au final un bon chercheur, c’est sa capacité à s’extraire du problème, et de réellement objectifier et d’étudier de manière logique et rationnelle l’objet d’étude, On est obligé à ne pas se rapprocher de notre psychologie à nous, puisque là on parle du cerveau, Maintenant en psychologie, il existe beaucoup de biais, ce qu’on appelle les biais cognitifs, Donc on va chercher les informations qui ont tendances à nous confirmer dans notre croyance, C’est un biais cognitif qui est connu, il y a toute une liste comme ça, il y a comme ça une vingtaine de biais cognitifs qui sont assez bien vus. Donc tout le processus est fait pour que l’on soit obligé de se remettre en cause à chaque fois, pour remettre en cause les données, les manières dont on a obtenu les données, Et donc tout ce système est hyper critique. Là où on s’autorise peut-être un peu plus de subjectivité, c’est quand on élabore une prise de position, Je pense qu’on peut préserver de la naïveté, dans le sens où les outils que l’on a maintenant, On peut se mettre à rêver en disant, à cette époque-là on ne pouvait faire cela, maintenant on peut, Maintenant on peut voir un cerveau en transparence, on peut voir le cerveau à la milliseconde, on peut voir au millimètre, etc. Et parfois, oui, on arrête, on pause, on appuie sur le bouton stop. On ne lit pas pendant une semaine, et on essaie de simplement réfléchir. En espérant encore une fois que le cerveau, d’une manière inconsciente, a bien accumulé toutes les choses qu’on a lues auparavant, et que cela va finalement influencer les nouvelles démarches. Dans les neurosciences cognitives, on va juger, donc les scientifiques vont juger des données qui viennent du cerveau. Donc ils se jugent eux-mêmes en fait. L’objet d’étude est ce qui lui permet d’approcher l’objet d’étude. C’est une régression à l’infini. Ce que le cerveau fait, c’est se représenter. C’est cette question que « Qu’est-ce qu’une représentation cérébrale ? ». Qu’est-ce que les neurones effectivement encodent et représentent ? On n’a pas accès à une réalité qui est direct. On a forcément un code neuronal entre les deux. Et donc toute cette thématique de représentation du monde est très bien représentée dans les écrits des surréalistes qui avaient beaucoup pensé à ces choses-là. En fait le cerveau a soif de nouveauté. Le cerveau est, entre guillemets, une machine qui apprend, qui émet des hypothèses et ensuite fait des statistiques sur l’environnement sensoriel, pour savoir si oui ou non, les hypothèses sont vérifiées. En un sens, le cerveau est un chercheur.