Des corneilles et des corbeaux en plein festin dans nos poubelles, voici une image bien familière. À Sidney, en Australie, les amateurs d’ordures sont les cacatoès, en particulier ceux à huppe jaune. Cela fait plusieurs années qu’une chercheuse de l’institut Max Planck, Barbara Klump suit cette espèce cousine du perroquet, présente sur toute la côte est de l’Australie. Ainsi, l’an dernier, cette écologue comportementale rapportait que certains d’entre eux étaient désormais capables d’ouvrir des poubelles, quitte à unir leurs forces. Dans une nouvelle étude, c’est le récit d’une véritable « course à l’innovation » qu’elle livre, mettant aux prises humains et cacatoès. Dans le premier camp : des habitants de Sidney, exaspérés par le pillage de leurs poubelles et les salissures tout autour. Dans le second camp : des spécimens de Cacatua galerita très déterminés. Pour contre-attaquer, les premiers compliquent l’accès aux poubelles d’une manière d’abord assez rudimentaire, en plaçant des objets lourds sur les couvercles comme des briques ou des pierres. Dans la plupart des cas, les cacatoès se débarrassent de l’obstacle. Fin de la première manche. Seconde manche : les humains bloquent l’ouverture des couvercles. Les cacatoès sont vaincus… pour l’instant. Morale de l’histoire, selon Barbara Klump : en se copiant les uns les autres, les animaux sont bel et bien capables d’apprentissage social et d’innovation culturelle. Les cacatoès, bien sûr : ils savent déjouer certains stratagèmes des habitants de Sidney. Mais les humains, aussi : comme le signale malicieusement la chercheuse, ils imitent eux aussi les méthodes de protection des poubelles de leurs voisins. Qui remportera la partie ? Sur son fil Twitter, Barbara Klump vient de lancer un nouvel appel à témoins… Le match se poursuit.
Réalisation :
Barbara Vignaux
Production :
Universcience
Année de production :
2022
Durée :
2min02
Accessibilité :
sous-titres français