Bonjour, je vais vous faire découvrir tous ces animaux disparus qui ont foulé notre terre ou peuplé nos océans, ainsi que les scientifiques qui les ont retrouvés et essaient de savoir à quoi ils ressemblaient et pourquoi ils ont disparus. Notre guide vers le passé c’est lui, Stephen Wroe, un scientifique australien. Stephen s’intéresse aux oiseaux de terreur, des animaux féroces qui pouvaient atteindre les 3 mètres. Ils ont peuplé l’Amérique du Sud, il y a 60 millions d’années, puis l’Amérique du Nord, l’Eurasie et même l’Australie. Ces oiseaux font partie d’un groupe assez primitif. Ils étaient des tueurs très efficaces. Ils avaient une très grosse tête et un bec énorme. Il n’y a guère de doute que ces animaux ont fait régner la terreur sur terre. C’était des oiseaux terrestres très grands, bipèdes et carnivores. Vous ne trouverez rien de plus proche d’un vélociraptor. Il est fort probable qu’ils se nourrissaient d’animaux morts de temps en temps. Mais, ils devaient tirer la majeure partie de leur subsistance des animaux vivants qu’ils chassaient. Chez les oiseaux de terreur, il y a une large diversité de taille et de forme du corps et du bec. Les plus petits devaient peser moins de 50 kilos. Ce n’est pas énorme mais c’est déjà un beau gabarit pour un oiseau. Les plus grands oiseaux devaient dépasser les 200 kilos. Certains étaient mieux adaptés pour la poursuite, d’autres pour chasser en embuscade. Il ne fait aucun doute que les plus gros spécimens auraient pu tuer un être humain. A partir de crânes ou morceaux de crâne, retrouvés sur des sites de fouille, Stephen a reconstruit leur bec grâce à des logiciels informatiques très puissants et a ainsi pu évaluer leur force de destruction. D’après nos calculs et nos modélisations informatiques, il ressort clairement que les oiseaux de terreur tuaient leur proie en suivant un mode opératoire bien précis. Ils se servaient de leur bec puissant pour percer et déchirer les chaires. Car, s’ils avaient tenté d’attraper leur proie et de la secouer latéralement, ils se seraient mis eux-mêmes en danger. Les plus gros oiseaux de terreur étaient de super-prédateurs, au sommet de leur chaine alimentaire. L’inconvénient d’être grand, c’est qu’en terme de population, on est généralement moins nombreux. Sur une même zone, on va trouver moins de gros carnivores que de plus petits carnivores. Donc la population totale de super-prédateurs est plus faible. Ironie du sort : ce sont les carnivores les plus féroces qui disparaissent généralement les premiers, en cas de crise écologique. Leur disparition est probablement liée à un changement du climat. Après plus de 55 millions d’années de domination, les derniers oiseaux de terreur ont disparu il y a environ 2 millions d’années aux Amériques et il n’y a que 50.000 ans en Australie.
Réalisation :
Eric Ellena , Paul-Aurélien Combre
Production :
French Connection Films, France Télévisions, Les Productions Megafun, CNRS Images, en association avec Universcience
Année de production :
2018
Durée :
4min24
Accessibilité :
sous-titres français