Micropolluants : tous perturbés ?
Phtalates, bisphénols, parabènes… Les « perturbateurs endocriniens » se retrouvent dans la plupart des produits industriels courants. Même à très faibles doses, ils sont nocifs pour la santé humaine. Et une fois rejetés dans l’environnement, ils perturbent les écosystèmes. Que sait-on exactement de leur toxicité ? Comment la France et l’Europe surveillent-elles leurs effets ? Reportage au laboratoire français Watchfrog, qui teste la perturbation endocrinienne sur des larves de poissons ou de grenouilles, mais aussi à l’autre bout de nos tuyaux domestiques, avec le SIAAP qui nous ouvre les portes de la station d’épuration de Colombes (92).
Réalisation : Yseult Berger
Production : Universcience
Année de production : 2020
Durée : 21min00
Accessibilité : sous-titres français
Micropolluants : tous perturbés ?
Depuis que nos vies sont peuplées d’objets manufacturés, que le mobilier bon marché habite nos intérieurs, que l’agro-industrie a conquis nos frigos, quintessence du confort moderne, que les cosmétiques imprègnent notre peau, que la chimie performe sur tous les fronts, pour pas que ça brûle, pour pas que ça se périme, pour que ce soit doux, mou, dur, étanche, à toute épreuve, ou éphémère… Il fallait forcément s’attendre… à quelques collatéraux…. Il ne sera pas question ici, de décharges à ciel ouvert, ni d’émissions de gaz à effet de serre. On va plutôt parler de substances-traces, de micropolluants, de petites molécules longtemps passées sous les radars, qui impactent insidieusement le métabolisme des êtres vivants… « Aujourd'hui, le micropolluant fait partie de notre environnement. Aujourd’hui, là, je me trouve dans un bureau, qui intègre probablement beaucoup de micropolluants, des retardateurs de flamme, des plastifiants ou tout autre molécule qui peuvent avoir un impact sur moi. » « Les gens commencent à prendre conscience qu’on est entouré de ces molécules. Et c’est depuis les années 90, avec la notion de perturbation endocrinienne, que l’on s'est rendu compte que des molécules à très faible concentration pouvaient représenter un impact, y compris sur l’Homme. » « Des biberons fabriqués avec du Bisphénol A, pendant des années, il s’en est vendu des dizaines de milliers… Désormais en France, c’est interdit. » Souvenez-vous… En 2015, un additif abondamment utilisé dans la synthèse du plastique fait les gros titres : le Bisphénol A. La France en débarrasse subitement ses tickets de caisse, et une bonne part de ses contenants alimentaires. En cause, le rôle possible du plastifiant dans l’apparition de troubles de la reproduction, du diabète, de problèmes thyroïdiens, ainsi que des cancers du sein ou de la prostate. 5 ans plus tard, l’affaire est loin d’être classée … « Les bisphénols, c’est une famille de molécules, donc en fait, il suffit de changer un groupement chimique sur la structure de la molécule du Bisphénol A pour faire un dérivé qui ressemble au Bisphénol A mais qui n’est pas la même molécule chimique, donc, en tout cas, pour lesquels les interdictions règlementaires qui s’appliquent au Bisphénol A, eh bien, elles ne s’appliquent pas au Bisphénol B, ou Bisphénol F ou au Bisphénol S… » « Mais pourquoi est-ce que ça a été si vite avec le Bisphénol A ? Parce que l’un des endroits où on le retrouvait le plus, c’était les biberons et les tétines, et là on touchait l’enfant. Autrement ça prend toujours plusieurs années pour les retirer, le Diuron ou l’Atrazine, ça a pris des années avant qu’ils soient retirés du marché. Je ne parle même pas du chlordécone, où à une époque, ça avait été retiré, jusqu’à épuisement des stocks… » Et le point commun entre tous ces produits chimiques, c'est qu'ils sont tous classés « perturbateurs endocriniens ». L’OMS en répertorie aujourd’hui plus de 800 ! On les suspecte d’être partout : du revêtement antiadhésif de nos poêles à frire aux matériaux de l’industrie textile, en passant par les plastifiants de nos fenêtres, ou dans la plupart des produits phytosanitaires. Comme leur nom l’indique, ils agissent sur l’activité endocrine, autrement dit, sur les hormones. « Un perturbateur endocrinien est un produit chimique qui perturbe la chaîne hormonale du début jusqu’à la fin. Quel que soit le niveau, on pourra dire que c’est un perturbateur. Soit il stimule l’action de l'hormone, soit il la bloque. » Or les hormones agissent sur quasiment toutes les fonctions de notre organisme : régulation de la croissance, du rythme cardiaque, du sommeil, de la faim ou encore de la libido… la liste est longue de toutes les activités métaboliques gouvernées par cette armada de petites molécules. Pour rappel, les hormones sont des messagers sécrétés par les organes du système endocrinien. Il s’agit donc d’un système de communication très subtil, dans lequel les perturbateurs endocriniens peuvent s’immiscer, même à très faible dose … « Il suffit parfois de quelques microgrammes de molécules extérieures pour venir perturber l’activité d’hormones qui sont naturellement présentes dans notre organisme et qui sont régulées finement. Donc si on pense, par exemple, à l’exposition pendant la grossesse, ou autour de la puberté, il y a des systèmes hormonaux qui s’activent à ce moment-là. » « C'est-à-dire qu'on a des vraies observations, très concrètes, notamment, on voit des effets de la puberté qui sont observés de plus en plus jeunes chez des jeunes filles, chez des jeunes hommes, liés à la présence de perturbateurs endocriniens dans l’environnement que l’on respire, dans ce que l’on mange, etc. Mais, l’argument premier, c’est de dire : finalement, ces molécules elles sont mélangées à d’autres, c’est le fameux effet cocktail. Et la difficulté aujourd’hui, c’est que ça, on ne sait pas bien l’appréhender. » Pourtant, la question de la perturbation endocrinienne n’est pas nouvelle, elle a fait irruption sur le devant de la scène après plusieurs scandales sanitaires, à la fin des années 70. Le grand public découvre alors que des médicaments, certains plastiques ou encore des pesticides contiennent des substances à même de perturber le développement du fœtus, la reproduction ou de provoquer des cancers. À l’époque, les coupables sont : - le Distilbène, prescrit contre les fausses-couches, puis interdit en 77 ; - les PCB, utilisés massivement dans les matériaux plastiques dès les années 30 - et le DDT, pesticide désormais banni de la plupart des pays. Puis fin du Bad buzz, ou presque … Depuis quelques années, en plus du bisphénol, une autre famille de molécules fait beaucoup parler d’elle... les parabènes. Ces produits conservateurs, présents dans 80% des produit d’hygiène, ne sont sous le coup d’aucune interdiction, mais le consommateur n’en veut plus. « Les parabènes ont trois noms : les mêmes molécules chimiques, dans les produits cosmétiques ce sont des parabènes, dans l’industrie pharmaceutique, ça s’appelle des parahydroxybenzoates de métyl ou d’éthyl, et dans l’agro-alimentaire, c’est des E214 à E219. Mais là, les consommateurs ne s’en émeuvent pas plus que ça, puisqu’ils ne le savent pas. » Mais attention, dans la famille des parabènes, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac : « Depuis, il y a eu pas mal d’études qui ont permis de dédouaner certains parabènes. Aujourd’hui on revient en arrière, on dit qu’il y a effectivement des parabènes pour lesquels il y a une toxicité à faible dose, qui est avérée donc ceux-là ont été interdits, et puis il y en a d’autres qui au contraire sont réhabilités. Où on a une évaluation même récente, au niveau des produits cosmétiques où l’on voit que certains des parabènes sont tout à fait acceptables dans les produits cosmétiques, et voire entraînent moins de problèmes d’allergies que d’autres molécules qui préservent et qui conservent les produits cosmétiques. Donc il ne faut pas faire un focus que sur les perturbateurs endocriniens et voir qu’il y a d’autres risques aussi d'allergies, et tout interdire, parfois ça entraine des effets contraires. C'est qu'on voit apparaître d’autres molécules qui n'ont pas des effets de perturbateurs endocriniens mais qui vont avoir d’autres propriétés toxiques. » Et oui… c’est ce qui arrive à la chimie, quand elle cherche à se débarrasser un peu trop vite de ses bonnes vieilles recettes… Heureusement, le consommateur peut toujours passer au bio, voire, au fait-maison ! Avant de jeter définitivement l’opprobre sur l’industrie, il faut bien avouer que ce n’est pas facile d’élaborer une jolie texture, délicatement parfumée, capable de résister pendant des mois à l’environnement hostile d’une salle de bain ou d’un placard de cuisine. Un vrai défi, que tentent sérieusement de relever les fabricants. Et puis, jusqu’à preuve du contraire, tous les produits que les industriels mettent dans leurs formules, en respectant les doses autorisées, ne sont pas dangereux pour notre santé… Jusqu’à preuve du contraire… En région parisienne, il existe un laboratoire spécialisé dans l’évaluation des effets endocriniens de n’importe quel produit… comme cette crème hydratante. Ici, pas de recherche fondamentale sur les perturbateurs endocriniens, mais une plateforme de tests unique en France, qui permet de dire au fabricant, si son produit agit - ou non - sur le système hormonal. Et les techniciens du laboratoire Watchfrog ne travaillent ni sur l’homme ni sur le singe... pas plus que sur la souris… Ici, les molécules à évaluer sont mises en présence de larves de poisson et de grenouille ! Il se trouve que ces petits vertébrés en pleine croissance sont de très bons révélateurs du caractère perturbateur d’une substance chimique. Et le postulat est assez simple : si ça perturbe un têtard ou un alevin, il y a des chances que ça perturbe un humain ! « On utilise des espèces spécifiques des types de perturbateurs que l’on veut révéler. Les larves de poisson sont spécifiques des perturbateurs des hormones sexuelles, œstrogènes et androgènes, hormones féminines et masculines, et les embryons de têtards d’amphibiens sont spécifiques des hormones thyroïdiennes, qui sont justement nécessaires à un têtard pour se transformer, se métamorphoser en grenouille et nécessaires aux humains, aux bébés humains pour développer leur cerveau. » Mais ici on ne regarde pas les conséquences de la perturbation, par exemple une malformation de croissance ou l’apparition d’un cancer, mais on observe simplement si les substances interfèrent ou non, avec les fonctions endocrines… en temps réel… « Et bien là, par exemple, on voit en train de bouger sous l’œil de la caméra, un alvin de poisson, une larve qui vient d’éclore, et qui est exposée à une substance, eh bien s’allume dans le foie ! » Et la véritable trouvaille des chercheurs français à l’origine de ce laboratoire, c’est une modification génétique permettant d’observer en direct si les substances affectent les organes du système endocrinien. « On voit que ce foie reçoit le signal œstrogénique, le signal endocrinien des œstrogènes, pour contrôler la fabrication de protéines de l’œuf. Donc, on voit qu’on est sur un phénomène dérégulé, c’est-à-dire que cet alvin de poisson qui vient d’éclore, sous l’impulsion d’un signal endocrinien, se met à fabriquer des protéines de l’œuf, ce qui se traduit pour nous par cette fluorescence dans le foie. » Bien entendu, on ne peut pas passer aussi allègrement de la larve de poisson à l’être humain. La même substance qui fait actuellement briller le foie de cet alevin pourrait très bien nous faire ni chaud ni froid. Mais peut-être qu’en cas d’exposition prolongée, ou dans un moment critique de notre existence, des pathologies pourraient se développer… « Un perturbateur endocrinien peut soit stimuler l’action hormonal, ou la bloquer. Alors s’il la stimule, dans certains cas, cela peut provoquer des maladies, comme par exemple, stimuler un cancer. On connait le cancer du sein qui est œstrogène-dépendant, donc si vous apportez des œstrogènes, c’est un facteur favorisant d’évolution de cancers, et puis ça peut être des bloquants, par exemple chez le petit garçon, quand on bloque des hormones mâles, ça peut favoriser les malformations génitales. » « Les experts toxicologues doivent arbitrer au cas par cas. Grâce à ces outils, nous leur fournissons un poids de la preuve important, c’est-à-dire, est-ce que cette substance est capable d’avoir une activité endocrine ou non. S'il n'y a pas d'activité endocrinienne, c'est un résultat évidemment très rassurant. S'il y a une activité endocrinienne, ce n'est pas synonyme de perturbation, il faudra aller plus loin, et voir si cette activité endocrinienne peut aboutir à des effets néfastes. » « Je pense que la problématique vient aussi de là. C’est-à-dire qu’il n’y a pas un cadrage suffisant de la part des pouvoirs publics qui donne une définition concrète de la perturbation endocrinienne. On sait l’évaluer, à travers des effets, mais, comme il y a plusieurs effets potentiels, de quoi parle-t-on quand on parle de perturbation endocrinienne ? » Au sein du monde médical, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer une réglementation trop laxiste et un manque de recherche fondamentale. « Et le problème, c’est que pendant très longtemps, lorsque les chercheurs mettaient en avant la dangerosité d’une molécule, en le prouvant, c’est que lorsqu’ils diffusaient leurs résultats, vous aviez toujours des lobbies industriels qui intervenaient, en expliquant ou en essayant de mettre en porte à faux le chercheur, en lui disant : « Dans la vraie vie, cette molécule n’est jamais seule. » C’est-à-dire que dans l’air qu’on respire, il y a d’autres polluants, dans ce qu’on mange, il peut y avoir d’autres contaminants… « Donc, comment pouvez-vous être certains que c’est cette molécule qui va être la cause de... ? » De son côté, l’Union européenne se mobilise de plus en plus fortement autour de la question des perturbateurs endocriniens. Elle s’est lancée dans la tâche titanesque de recenser les substances chimiques préoccupantes, tous secteurs industriels confondus. C’est le règlement « REACH », l’acronyme anglais pour : « enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques ». Mais la véritable innovation de cette directive, c’est qu’elle cherche justement à s’attaquer au poids des lobbies industriels. Une fois qu’une molécule est dans le collimateur, ce n’est plus à la communauté scientifique de s’évertuer à prouver qu’elle menace la santé ou l’environnement, mais c’est à l’industriel de démontrer que son produit est inoffensif. « On a changé le paradigme, c'est déjà un plus, car on gagne du temps et ça je pense que c’est très bien. » Tout récemment, en octobre 2020, la commission européenne est passée à la vitesse supérieure : Suppression progressive des perturbateurs endocriniens les plus nocifs dans les produits de consommation de base que sont : les jouets, les articles de puériculture, les cosmétiques, les détergents, les matériaux en contact avec des denrées alimentaires et les textiles. Mais soyons réalistes : les produits chimiques ne vont pas disparaître du jour au lendemain. Ils seront peut-être juste un peu mieux contrôlés, et encore, pas partout sur la planète… On ne saurait se passer d’une véritable rééducation des comportements individuels. Car depuis l’avènement de la consommation de masse, nous avons pris quelques mauvaises habitudes ! « Un test tout bête, je demande souvent aux gens : combien vous avez de dentifrices différents chez vous ? ou combien vous avez de gels douches différents ? Et on va me dire : oui, on est quatre, donc on a au moins 3 dentifrices ou parfois chacun son gel douche. Mais on peut se poser la question : pourquoi ? S’il n’y a pas de problème d’allergie, pourquoi est-ce qu’il faudrait avoir un gel douche par personne ? » Ces modes de consommation, ces produits auxquels nous nous exposons, affectent évidemment tous ceux qui se retrouvent au contact de nos déchets ou de nos infrastructures contaminées. Bref, à peu près tout le reste de l’écosystème… Au service public de l’assainissement francilien, l’une des plus grandes stations du monde, ce sont chaque jour les eaux usées de 9 millions de personnes qui passent par des équipements d’épuration à la pointe de la technologie. Dans l’immense usine de retraitement des Hauts-de-Seine, les ingénieurs veulent progresser dans l’élimination des micropolluants. Et pour ça, ils ont démarré un suivi toxicologique unique en France. « Actuellement, dans ce bac, c’est de l’eau de Seine qui est prélevée dans la rivière, à une centaine de mètres. Et ici, on a un petit filtre qui permet d'éviter aux particules, présentes naturellement dans les eaux de Seine, de venir encrasser la « Frogbox . » Frogbox ! C’est le petit nom que la société Watchfrog a donné à son mini labo ! Cette version « aquarium » est utilisée dans la station depuis quelques années, et doit aider le syndicat des eaux à évaluer ses méthodes d’épuration. « L’eau qui se trouve dans les égouts et qui arrive dans nos usines est traitée. On enlève la pollution, et on enlève une grande partie de la micropollution, et on cherche à utiliser ce type de dispositif innovant, pour avoir des informations également sur l’effet de nos rejets, l’effet de nos effluents sur la rivière et notamment sur le biote, c’est-à-dire sur les organismes vivants qui vivent dans la rivière. » D’après leurs analyses, les larves, en place depuis 2016, ne s’allument que très modérément. Ce qui est donc plutôt bon signe. « Nos biomasses épuratrices qui sont efficaces pour traiter la matière organique sont également efficaces pour éliminer nombre de micropolluants. » En d’autres termes, les stations dépurations modernes abattent une grosse part de la perturbation endocrinienne. Mais de nombreuses études menées dans les pays industrialisés ont révélé que la plupart des cours d’eau sont imprégnés… parfois gravement… avec des anomalies multiples sur la faune, aboutissant à l’érosion de la biodiversité. Alors, d’où vient le problème ? « Il y a le rejet de la station d’épuration, mais il y a aussi les déversoirs d’orage, on a aussi les épandages agricoles, que ce soit les pesticides, les engrais, les effluents d’élevage… Vous parlez de perturbateurs endocriniens. Dans les effluents d’élevage on a beaucoup d’hormones. Les solutions pour gérer ces problématiques, sont, à mon sens, la gestion à l’amont, c’est-à-dire travailler à la réduction du nombre et de la diversité des molécules qui vont être mise sur le marché, de façon générale. » « Il y a un moment, cette marche en avant, il va falloir la refréner en se posant des questions, en se disant, oui, la sobriété ça peut avoir du bon. » « La question de la réduction à la source, la question d’une vraie réflexion sur l’utilisation et l’imprégnation dans l’environnement de toutes ces molécules et de ces composés, il faut l'appréhender de manière globale. » « L’urgence, c’est d’avoir la coalition. C’est-à-dire que si la France fait quelque chose et qu’elle n’est pas suivie sur le plan européen, ça ne sert à rien ! Parce que les produits ne s’arrêtent pas aux frontières. » «Il y a une prise de conscience, il faut peut-être jouer sur les nouvelles générations, pour qu’elles puissent pousser dans le bon sens ceux qui ont les moyens de décider. » A condition… de ne pas trop se laisser influencer !
Réalisation : Yseult Berger
Production : Universcience
Année de production : 2020
Durée : 21min00
Accessibilité : sous-titres français