Bonjour, je vais vous faire découvrir tous ces animaux disparus qui ont foulé notre terre ou peuplé nos océans, ainsi que les scientifiques qui les ont retrouvés et essaient de savoir à quoi ils ressemblaient et pourquoi ils ont disparus. En Asie, la présence d’une jungle luxuriante a permis l’émergence d’un géant. Le plus grand mammifère de tous les temps : le balouchitère. Le paléontologue français Pierre-Olivier Antoine étudie l’animal depuis près de 20 ans. Ca, c’est un gros os. Je ne sais pas encore ce que c’est mais par contre je sais de quoi c’est. Ca c’est évident que c’est du balouchitère. Ça fait 26 millions d’années qu’il nous attend lui. Ces restes retrouvés au Kazakhstan ont nécessité plusieurs années de travail pour être sortie de terre, dégagé de la roche, remonté au musée de Moscou et former le squelette visible aujourd’hui. On pense que leur croissance au court de la vie était beaucoup plus longue voir continue, permanente. Sur ce tibia on voit ici très bien une ligne le long de laquelle l’os va se générer au fur et à mesure, c’est là que vont s’accumuler les cartilages. Tant qu’il y a du cartilage l’os grandit, une fois qu’il n’y a plus de cartilage l’os arrête de grandir, on devient adulte. Et là c’est un adulte et il a encore des traces de cartilage donc on a bien la preuve qu’il continuait de grandir alors qu’il était déjà adulte. C’est ce qu’on voit chez les éléphants encore aujourd’hui, ce n’est pas un hasard si les éléphants sont les plus gros des mammifères actuels sur Terre. Pierre-Olivier compare le squelette du musée aux os retrouvés pendant les missions qu’il a entrepris au Pakistan, dans la province du Baloutchistan, province qui a donné son nom à l’espèce. J’ai vraiment eu une chance incroyable de pouvoir participer à cette aventure des missions paléontologiques au Baloutchistan et de me retrouver avec des restes de Balouchitères à étudier, par dizaine, par centaine même au fil des années et d’avoir cette espèce de trésor sous la main à étudier. Sans la découverte du Balouchitère je ne serais probablement pas devenu un paléontologue spécialiste des rhinocéros et il est évident que je ne serais pas ici aujourd’hui. Le petit, pourtant il est vraiment gros là. Ça veut dire qu’il est sevré très tard. Le père et la mère sont en train de manger des feuilles sur les branches d’un arbre. De toute façon pour nourrir un animal hors norme comme ça il va falloir 800kg peut-être une tonne de feuilles par jour. Elle n’est quand même pas loin de le sevrer le petit là, elle vient de lui faire tomber une feuille pour qu’il la mange. Elle va bientôt le mettre à la porte. Comment le rhinocéros géant faisait-il pour se défendre face aux prédateurs de l’époque ? Vraiment une sacrée scène qu’on vient de voir là. Enfin, maintenant, une chose est sûre, ces animaux-là, ils avaient l’air invulnérable. Même le plus gros prédateur de l’époque, le crocodile ne faisait pas le poids. Ces animaux étaient vraiment gigantesques avec des besoins énormes. Ce gigantisme les a rendus extrêmement vulnérable en cas de raréfaction de la ressource alimentaire, forcément ils ne peuvent pas lutter contre la raréfaction ou la disparition des arbres. Au fil de leur existence ces animaux ont dû s’adapter à un environnement de plus en plus ouvert, tirant vers la savane, vers la steppe et donc avec moins d’arbres, moins de végétation et pour un appétit toujours aussi grand. Et là, quand la forêt a disparu partout, même les derniers îlots de forêt ont disparu, les derniers Balouchitères ont disparu eux-aussi.
Réalisation :
Eric Ellena , Paul-Aurélien Combre
Production :
France Télévisions, French Connection Films, Les productions Megafun, CNRS Images, en association avec Universcience
Année de production :
2018
Durée :
4min43
Accessibilité :
sous-titres français