- Moi, c'est Clémentine. - Moi, c'est Adrien. - On est tous les deux passionnés d'aviation. - Et aussi de voyage ! - On a décidé de parcourir la planète... - Pour mieux la comprendre et essayer de nous rendre utiles. - Nous voilà donc embarqués dans un tour du monde en 14 mois, à bord de notre avion ultra-léger. - L'objectif ? Rencontrer des scientifiques aux quatre coins du globe... -... participer à leurs recherches sur le terrain et leur apporter un appui aérien. Aujourd'hui, nous allons sur l'île grecque de Samos, en plein coeur de la méditerranée. Avec ses 18 000 Km de côtes et ses 220 000 Km² de superficie, les eaux grecques abritent l'une des biodiversités marines les plus riches de la planète. Mais cet écosystème reste fragile. Il est en particulier menacé par la pollution, le trafic maritime intense et l'urbanisation croissante de certaines parties du littoral. Sur la petite île de Samos, l'institut de conservation marine Archipelagos étudie au quotidien cette faune et cette flore exceptionnelles, pour mieux la défendre et mieux la préserver. Nous rencontrons Anastasia Miliou, la directrice de recherche de ce centre créé il y a 15 ans. Son équipe est constituée de jeunes biologistes marins venus des quatre coins du monde. Nous profitons de la sortie en mer prévue aujourd'hui pour les accompagner. - Je suis très contente d'aller sur le bateau ! Leur mission consiste à suivre l'évolution de l'état de santé de la mer et des organismes qui y vivent. - On vient de positionner une sonde à l'arrière du bateau, elle relève la température toutes les secondes, ce qui nous permet d'évaluer les différences de température au sein d'une colonne d'eau. Aujourd'hui, c'est aux dauphins que l'équipe va s'intéresser tout particulièrement. - Les dauphins communs vivent généralement dans toute cette zone et un peu au sud. Les chercheurs ouvrent l'oeil à l'affût du moindre animal à l'horizon. Lorsqu'un dauphin est repéré, l'heure, la date et les coordonnées GPS sont consignées. Ces renseignements serviront à suivre l'évolution du nombre d'individus au fil du temps. Au delà du comptage des animaux marins, un autre organisme intéresse Anastasia et son équipe... il s'agit de la posidonie. Cette herbe joue en effet un rôle fondamental dans la santé de l'écosystème. Contrairement aux apparences, la posidonie n'est pas une algue mais une plante à fleurs. Elle possède des racines et se reproduit grâce aux fruits qu'elle génère. Les posidonies forment généralement de vastes étendues appelées... herbier marin. En d'autres termes, de véritables prairies au fond de l'océan. - Normalement si vous plongez on peut voir 300 espèces de plantes. Et on a répertorié plus d'un millier de poissons. La posidonie est l'habitat le plus riche de méditerranée, on doit vraiment la protéger. Aujourd'hui, ce qu'on est venu observer ce n'est pas la biodiversité. Ici, on cartographie la zone, les trous et autres dommages. Des chalutiers illégaux viennent pour pêcher dans cette zone la nuit en éteignant leurs lumières. Avec leurs filets, ils provoquent des dommages irréversibles sur cet habitat protégé. De retour au centre de recherche, Anastasia nous fait part de notre mission. La capacité de notre petit ULM représente une aide inespérée pour l'équipe de chercheurs. - On aurait besoin d'images pour cartographier les herbiers proches des côtes. Toutes ces îles sont entourées de posidonie. Couvrir la zone autour de cette île, par exemple, nous prendrait deux semaines. Parce qu'avec la caméra sous-marine, on doit naviguer lentement. Donc avec votre avion, si vous couvrez cette zone peu profonde, notre travail sera plus rapide. Ce serait la première fois en Grèce que nous utiliserons la photographie aérienne pour étudier la posidonie, ça nous sera très utile. Nous arrivons au-dessus des zones définies avec les scientifiques. De larges taches sombres apparaissent sous la surface de l'eau. Ce sont les herbiers de posidonie que nous sommes venu photographier. Comme toutes les plantes, la posidonie a besoin du soleil pour effectuer sa photosynthèse. C'est pourquoi on la retrouve le long des côtes à faible profondeur où la lumière est suffisante. Outre leur rôle central pour des centaines d'espèces marines, ces herbiers contribuent à protéger le littoral de l'érosion. Grâce à leurs gros réseaux de racines, elles aident le sable à résister à l'assaut des vagues et des courants. De retour à Samos, nous montrons les résultats à Anastasia. - Comment s'est passé votre vol ? - Très bien et les conditions étaient bonnes. Il y avait un peu de vent mais ça allait. La visibilité était bonne donc on a pu prendre plein de photos. dans toutes les zones que vous nous aviez indiquées. - Vous voulez voir ? - Oui, avec plaisir. Ah... excellent ! On distingue bien sur les photos les limites des herbiers. Les activités humaines, les constructions, la pollution affectent toutes ces zones. Du coup, si on refait une autre série de photos dans un an, on pourra voir les changements et j'ai bien peur qu'il y en aient beaucoup. Anastasia et son équipe doivent désormais analyser tous ces clichés en détail. Et relier les résultats à leurs travaux sur le terrain. Après avoir survolé d'autres zones pendant plusieurs jours, nous devons quitter ce petit coin de paradis pour voguer vers de nouvelles aventures.
Réalisation :
Clémentine Bacri , Adrien Normier , Samy El Hourch
Production :
Universcience, Gédéon Programmes, CNDP, ORA
Année de production :
2013
Durée :
8min48