D’énormes phoques se prélassant sur la plage, c’est ce qui vient à l’esprit lorsqu’on pense aux éléphants de mer.
Et pour cause : ces mammifères marins peuvent passer dix heures par jour à dormir sur le sable, pendant les cinq mois de la période de reproduction.
Mais c’est une toute autre facette de l’animal qu’ont découverte les biologistes d’une université californienne lorsque celui-ci part chasser en haute mer le reste de l’année. Pour la première fois, grâce à des capteurs placés sur la tête de l’animal, ils ont réussi à enregistrer l'activité cérébrale, la fréquence cardiaque et les déplacements de 13 éléphants de mer du Nord, dont 8 en milieu naturel.
Ils ont ainsi révélé les habitudes de sommeil de ces mammifères marins pendant les mois qu'ils passent en mer, parcourant parfois 10 000 kilomètres.
Les données ainsi obtenues ont été associées à celles collectées depuis 25 ans par le laboratoire de biologie marine de l’Université de Californie de Santa Cruz sur plus de 330 individus.
Le résultat est étonnant !
Les éléphants de mer ne dorment en moyenne que 2 heures par jour.
Celles-ci sont réparties en courtes siestes d’environ 10 minutes lors de plongées longues de 30 minutes.
Ces plongées permettent aux éléphants de mer d’atteindre des profondeurs parfois de plus de 2000 mètres, là où ils peuvent se nourrir à l’abri des prédateurs de surface comme les orques ou les requins blancs.
L’animal adopte des postures différentes en plongée.
En sommeil profond pendant plusieurs minutes, l’animal oriente le ventre vers le bas, suivant une trajectoire presque oblique.
Puis glissant en sommeil paradoxal, il perd le contrôle de son corps, se retourne ventre en l’air, et plonge en spirale vers le fond.
Dans les eaux moins profondes, il dort parfois sur le fond marin.
Pour reprendre sa respiration, le mammifère remonte à la surface deux minutes avant de replonger.
L’équipe, forte de cette découverte, prévoit maintenant d'utiliser des méthodes similaires pour étudier l'activité cérébrale de phoques et d'otaries et pourquoi pas d'apnéistes humains.